CLIFF RICHARD 02/06/2014 Olympia : compte rendu
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CLIFF RICHARD 02/06/2014 Olympia : compte rendu
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« Compte rendu détaillé du show “STILL REELIN' AND A-ROCKIN'”
et chronique de l'album “THE FABULOUS ROCK'N'ROLL SONGBOOK”
de CLIFF RICHARD le 2 juin 2014 à L'OLYMPIA (Paris) »
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CLIFF RICHARD
Show “STILL REELIN’ AND A-ROCKIN’”
Lundi 2 juin 2014 à l’OLYMPIA (Paris) :
Sur disque, Cliff Richard, ce n’était pas du tout mieux avant, dans les années 1960, 1970, 1980. Y compris lorsque les Shadows l’accompagnaient au début de sa carrière. Car les versions studio de ces titres early sixties avec la bande à Hank Marvin sont très mal enregistrées. En plus d’être mixées n’importe comment.
Rigides, froides, elles ont une sonorité pop music (The Beatles & co) avant l’heure. À l’inverse des standards instrumentaux des Shadows, les guitares de Hank Marvin sont bridées. On ne les entend guère. La rythmique est chétive, il n’y a aucune profondeur dans les sons de basse. Et Cliff se cherche encore vocalement, durant tous ces titres.
Pourtant, ces morceaux sont formidables dans leur essence, leur potentiel, leur créativité. Des qualités qui, toutefois, n’apparaissent guère à travers ces enregistrements originaux. Les seules versions studio dignes de ces chansons sont celles de l’album “Cliff Richard & The Shadows Reunited — 50th Anniversary Album” . Ce CD est ce que Cliff & les Shadows ont, ensemble, fait de mieux. Là, le jeu et les instruments des Shadows sont mis à l’honneur, sublimes, étincelants, avec un mixage parfait.
Quant au double CD “Cliff 50th Anniversary Album” (paru en 2008), il est tout aussi officiel mais fort peu indispensable. Il réunit cinquante titres de la carrière de Cliff dans leurs versions originelles. La production de plusieurs dizaines de ces morceaux est désormais datée, entre pop music et variété internationale à tendance grandiloquente. Avec pour les années 1980, tous les (mauvais) tics de cette décennie : tristes et laborieux aplats de synthéthiseurs, ballades ayant des sons de batterie avec un écho énorme. Sans oublier ici ou là, d’inutiles et aseptisés solos de guitare FM sans âme. En écoutant ces titres enregistrés tels quels, il est logique que le public rock’n’roll se soit détourné de Cliff Richard.
Eh bien, justement, tout cela, sur les deux heures du “Still Reelin And A-Rockin”, on y échappe durant une heure trente. Sur YouTube, on peut visionner diverses vidéos live (officielles ou non) des décennies précédentes. On se rend compte alors que ce spectacle est, d’un point de vue musical, le plus rock’n’roll qu’il ait proposé dans sa vie – en plus, sans aucun doute, de ses concerts avec les Shadows.
Coup de chance, il se trouve que son album “The Fabulous Rock’n’Roll Songbook” (2013) est une très grande réussite ainsi que “le” disque majeur de sa carrière. Il est parfaitement réussi, à tout point de vue, hormis “One More Sunny Day” (en raison de son ambiance vocale et musicale à la Paul McCartney & The Beatles).
Dans “The Fabulous…”, Cliff revient à ses racines électriques. Il reprend ici des titres d’artistes à travers lesquelles il a découvert la musique éternelle de jeunes dans les années 1950 : Little Richard (“Rip It Up”), Chuck Berry (“Johnny B. Goode”), Elvis Presley (“Teddy Bear”, “Too Much”, “Such A Night”, “Stuck On You”), Ricky Nelson (“Stood Up”), Everly Brothers (“Wake Up Little Susie”), Buddy Holly (“Rave On”). Ou encore des tubes plus connus que leurs créateurs : “Poetry In Motion” (Johnny Tillotson), “Dream Lover” (Bobby Darin), “Sealed With A Kiss” (Brian Hyland), “Don’t Let Go” (Roy Hamilton), “Fabulous” (Charlie Gracie).
Ses versions sont toutes magiques et ensoleillées. Elles sont du niveau des originaux, à la différence qu’elles bénéficient ici non pas d’un chouette son sauvage et roots mais d’une belle production pop. Celle-ci est luxuriante mais/et excitante, très soignée, vivante, live, chaude.
Et cette fois, contrairement aux précédents enregistrements du Cliff, elle est intemporelle. On n’y entend par exemple aucun gadget sonore à la mode des années 2010. Ce disque pourra être écouté dans plusieurs années et décennies, il gardera sa fraîcheur initiale.
En fait, sur les cinquante-six ans de carrière de Cliff, seuls deux disques (CDs, 33 et 45 tours confondus) sont indispensables : “Cliff Richard & The Shadows Reunited — 50th Anniversary” et “The Fabulous Rock’n’Roll Songbook”. Et aussi le DVD du show “Still Reelin’ And A-Rockin’”, enregistré à Sydney (Australia) en 2013.
À l’Olympia le 2 juin, de 20h05 à 21h puis de 21h25 à 22h25, Cliff présente ce show à la set list sensiblement différente, à trois ou quatre morceaux près. Ainsi, “Rave On” et “Johnny B. Goode” (Olympia) remplacent “I Don’t Care If The Sun Don’t Shine” et “D’ In Love” (DVD). Dommage par contre que le formidable “Singing The Blues” (DVD) n’ait pas été joué, au profit de deux de ses titres Eurovision (“Congratulations” et une chanson à la construction toute bizarre, en guise de conclusion du premier set).
Dans le public : en bas comme au balcon, beaucoup d’Anglais (venus exprès d’Angleterre ou résidant dans la Ville Lumière ?). Des Français aussi, bien sûr (heureusement), ayant plutôt au minimum 60 ans.
De toute façon, le disque “The Fabulous Rock’n’Roll Songbook” n’est même pas en vente dans les magasins non virtuels en France (même si on peut l’acheter via l’internet). Quelque part, c’est un vrai scandale. Du coup, très peu de Français savent que ce disque existe et que le j oyeux Sir passe au 28 bd des Capucines, Paris 9e.
En 2013/2014, toujours par rapport aux témoignages audio des années 1960, la voix de Cliff atteint une plénitude totale. Son feeling, ses intonations, ses subtilités sont magistraux.
Le groupe est très bon : trois choristes (une demoiselle et deux garçons, dont l’un qui joue de la guitare électroacoustique sur plusieurs titres), un bassiste, un batteur, deux claviers, un saxophoniste et un guitariste électrique lead. Les sons de ce dernier roulent OK. Même s’il est évident que Hank Marvin est meilleur que lui et a un doigté plus lumineux. En même temps, normal : le jeu de Hank Marvin est insurpassable. Le Shadows leader à lunettes est à la musique anglaise et américaine ce que Vincent Palmer (Bijou) ou Philippe Almosnino (Les Wampas) sont au rock français.
Sur le DVD tout comme ce soir à l’Olympia, il faut faire abstraction de quatre chansons de variété soul, terrifiantes et assommantes : “12th Of Never”, “Miss You Nights”, “Ocean Deep” et, en duo avec sa choriste, “Suddenly”. Et aussi deux succès d’england pop quelque peu gonflants : “Wired For Sound”, “We Don’t Talk Anymore”. Disséminées tout au long du set, ces chansons représentent trente minutes de profond ennui. Cela veut dire, du coup, qu’il y a une heure trente passionnante et ultra pétillante. Il ne faut retenir de ce spectacle que ces (environ) vingt-cinq autres chansons, et zapper de son esprit les six titres précités dans ce paragraphe.
Lorsqu’il chante des morceaux 100 % pur rock’n’roll (reprises des fifties/sixties ou bien originaux qu’il a créés) ainsi que des ballades rock, Cliff Richard est au top de sa maestria. C’est ce qu’il sait faire de mieux. Là où aucun fan de rock ne pourra le critiquer ou ricaner de lui.
Dans ce domaine-là, il bouleverse et enthousiasme aussi fort que Chris Isaak (live et sur disque). Ou que les œuvres majeures de Roy Orbison (ses tubes mélancoliques des 60s, ainsi que son album “Mystery Girl” de 1988).
Il interprète à merveille les ballades authentiquement rock roll que sont “Dream Lover”, “Poetry In Motion”, “Sealed With A Kiss”, “Dreamin’”, “The Next Time”, “The Young Ones”. Les morceaux pop’n’fun adolescents “Summer Holiday” et “Living Doll”sont tout aussi guillerets et chouettes.
Les rocks “Reelin & Rockin”, “My Kinda Life”, “Johnny B. Goode”, “Rave On”, “What Car?”, “Willie And The Hand Jive”, “Fabulous”, “Devil Woman” (son tube à lui, pas la chanson de Marty Robbins), “Rip It Up” sont interprétés par Cliff et ses musiciens de façon limpide, directe, simple, puissante, carrée. Tout comme le medley final d’une dizaine de minutes : “I Could Easily Fall In Love”, “In The Country”, “High Class Baby”, “Dynamite”, “Please Don’t Tease”, “Forty Days”, “Do You Wanna Dance”.
C’est génial et exaltant d’entendre en live quelques-uns des “Rocks les plus terribles” de Johnny Hallyday 1964, version anglophone par Cliff 2014 : “Johnny, reviens !” (“Johnny B. Goode”), “Rien que huit jours” (“Forty Days”). Ou encore des standards interprétés en 1981 par Marie France et Bijou : “Chanson magique” (“Move It”, le supermégatube définitif de Cliff), “Chéri ce s’ra moi” (“It’ll Be Me”), “Dynamite” (“Dynamite”). Sans oublier le slow qui tue des Chats Sauvages featuring Mike Shannon (et C. Jérôme 1986 avec sa funky slap bass touch) : “Derniers baisers” (“Sealed With A Kiss”).
Ces quatre-ving-dix minutes (sur les deux heures) du show “Still Reelin And A-Rockin” sont pleines de vie, de rock’n’roll, d’émotions. Cliff Richard plaisante (en anglais, mais c’est facile à comprendre quand il parle) avec le public, et le remercie de façon sincère à plusieurs reprises.
Il chante avec tout son cœur, accompagné par un groupe solide, professionnel et fiable. Un très grand chanteur international de rock’n’roll et de ballades sixties électriques.
François Guibert
(21 juin 2014)
GUIBERT FRANCOIS
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