DARREL HIGHAM, album "Hell's Hotel" (2017) : chronique CD
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DARREL HIGHAM, album "Hell's Hotel" (2017) : chronique CD
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« Chronique détaillée de l'album “HELL'S HOTEL” (2017) de DARREL HIGHAM »
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Chronique de l’album
“Hell’s Hotel” (2017)
de DARREL HIGHAM :
“Hell’s Hotel” de Darrel Higham est l’album rock’n’roll rockabilly de l’année. Quasiment personne en France n’est au courant que ce CD existe. Et il n’est en vente dans aucun magasin de disques non virtuel de l’Hexagone. Incompréhensible.
Darrel est l’un des guitaristes émérites de rock’n’roll en activité, ainsi qu’un très bon chanteur. Dans “Hell’s Hotel”, il fait sa “Rockabilly Riot” (Brian Setzer, 2005) à lui, avec uniquement des originaux. On peut le considérer comme étant le volume 2 de “Tribal” (2014), chef-d’œuvre d’Imelda May.
Dans “Tribal”, l’apport de Darrel est capital. Tel Joey Greco des “Rocks les plus terribles” (Johnny Hallyday) ou Vincent Palmer au sein de Bijou, il y assure les guitares principales. Terribles, acérées, percutantes, parfaites. À la six-cordes rythmique : Dave Priseman. Darrel signe les paroles et musiques de “Ghost of Love” et “Five Good Men”. Les dix autres titres étant d’Imelda.
Le concert d’Imelda May le 8 novembre 2014 à l’Olympia (Paris) était à la hauteur de sa prodigieuse association artistique avec Darrel. Celle-ci s’est terminée mi-2015. Bonne nouvelle, Imelda assure toutefois les chœurs sur trois nouvelles chansons de Darrel : “Hell’s Hotel”, “Turn Around and Go”, “And the Angels Cried”.
Désormais, avec son CD “Life Love Flesh Blood”, Imelda May évolue dans la pop rock (1). D’ailleurs, dans les set lists de son actuelle tournée, hormis “Wild Woman” sur une ou deux dates, il ne figure aucun titre de “Tribal”. Alors que c’est son album de référence. C’est l’équivalent anglophone de “39 de fièvre” (1981) de Marie France aux côtés de Vincent Palmer, Dynamite Yan, Jean-William Thoury (de Bijou) et Philippe Guyot.
“Hell’s Hotel” est le disque qu’Imelda aurait pu faire, en lieu et place de “Life Love Flesh Blood”, si elle n’avait pas déserté le style rockabilly. “L’Hôtel de l’Enfer” de Darrell est une réussite, parée pour passer l’épreuve du temps.
Trente-six minutes et cinquante secondes sans temps mort ni ennui, ni morceaux inutiles. Cela démarre à fond les ballons par “Hell’s Hotel” et “Turn Around and Go”.
Avec sax et chœurs masculins, “When You Smile” fait penser aux ambiances doo wop de Dion & The Belmonts. Et plus spécialement à “I Was Born to Cry”.
“In Summer” est dans l’optique Cliff Richard : ballade pop rythmée et, comme les autres morceaux, chantée avec sincérité.
“Hank Williams and Me” et “My Old Friend” sont des rock’n’rolls racés, avec d’élégantes guitares, comme peut le faire Chris Isaak.
“Nearer to a Love” est proche des bonnes chansons d’amour d’Elvis, tendance “Can’t Help Falling in Love”. Et, plus encore, des ballades d’Eddie Cochran. L’orchestration est minimaliste : deux guitares, l’une acoustique, l’autre rythmique et mixée dans le lointain, des chœurs à la Les Jordanaires, ainsi qu’un discret tempo de batterie. À travers son chant, Darrel laisse parler son côté crooner et ses émotions d’homme viril touché par l’amour.
“I Found a Smile” mêle piano à la Jerry Lee Lewis et pulsation primale sëüväge à la “Red Hot” (Billy Lee Riley, pas les Chili Pep’).
“Save Me with Your Kiss” est la chanson du disque qui se rapproche le plus du son du rock “d’aujourd’hui”. Notamment dans la sonorité des guitares. Tout en gardant heureusement le Darrel style.
“The Blues is the Blues” (au rythme rapide, avec contrebasse) et “And the Angels Cried” sont deux belouzes urbains très carrés, rocky comme on aime.
Robert Plant, un ancien du hard rock des années 1970, chante “Please Give Me Something” et sa voix n’est pas gênante. Elle se fond comme il faut dans ce très solide rock. Rob’ assure bien ici, façon Brian Setzer sur “Crawl Up And Die” (premier 33 tours des Stray Cats, 1981).
“Hell’s Hotel” de Darrel Higham est le disque majeur paru en 2017 en matière de rockab’. Avec une réalisation sonore conçue avec les moyens techniques actuels. Il n’y a dedans rien de passéiste ou de nostalgique.
François Guibert
(15 août 2017)
(1) : hormis la chanson cainetwuy acoustique “The Girl I Used Love to Be”. C’est le meilleur titre du disque. Avec “Bad Habit”, morceau novateur, le plus susceptible d’attirer l’attention d’un public jeune.
GUIBERT FRANCOIS
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