PARTENAIRE PARTICULIER 27/09 Nouveau Casino : compte rendu

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chronique de l'album "GEEK"
et du concert du 27 septembre 2012
au NOUVEAU CASINO (Paris) »

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© Sylvie Forestate

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PARTENAIRE PARTICULIER
le 27 septembre 2012 au NOUVEAU CASINO (Paris) :

Eric Fettweis n’est pas un showman. Pour des concerts d’autres groupes ou artistes, cela serait direct un obstacle majeur. Dans le cas de Partenaire Particulier, ça ne pose aucun problème en tant que spectateurs. On vient en effet avant tout entendre (et voir) comment sonnent en live les chansons du remarquable nouvel album “Geek” (sorti en décembre 2011). Et par la même occasion, tant qu’on y est, découvrir comment sont réarrangées les anciens morceaux.

Si le public reprend en choeur les paroles du tube“Partenaire Particulier” (avant-dernier morceau du set), ça n’est toutefois pas le moment le plus intéressant du concert. Ce qui compte, ce sont les nouvelles chansons, un must en matière de pop synthétique et soignée.

Hormis les prestations (un titre par spectacle) des “RFM Party” dans les Zénith de France de 2008 à 2010,Partenaire Particulier n’a guère tourné et a donc donné peu de concerts. Leurs dernières dates à à Paris remontent à décembre 2008 (Nouveau Casino) puis mars 2009 (Divan du Monde). Du coup, cela attise encore plus la curiosité et l’intérêt de les voir en live.

Sur scène, en tenue de ville un peu trop décontract’ (chemise dépassant du patalon), Eric délaisse donc totalement l’aspect showmanerie. Il se concentre uniquement sur son chant et sur le fait qu’il veut proposer un bon concert aux personnes qui viennent le voir.

Avec une convaincante élégance vocale, il délivre de belles versions de quelques titres de son répertoire 80s, dont“Elle est partie” en intro du concert. Par contre, “Une autre nuit” n’est pas indispensable car, à la base, c’est une mauvaise chanson. Mention spéciale à“Tiphaine” (et son gimmick synthétique entre les couplets et le refrain à l'emplacement des choeurs de la version studio) et l’émouvante “Volodia” (en mode guitare acoustique, percussions et petit synthé portable).

Pour remplacer Pierre Beraud-Sudreau, qui a quitté la formation en 2010, Manu Ducros s’occupe des claviers et, via son ordinateur portable, des sons synthétiques, des arrangements, de la programmation. C’est sur lui que repose tout l’aspect musical du concert. Le guitariste,Antoine Hurault, est là pour impulser une énergie sonore rock. La frappe funk rock de l’ultra excellent batteurAlain de Campos rappelle le style du batteur de FFF. Dans le sens où l’on devine les influences de Chic, George Clinton, James Brown, Sly Stone, etc.

La reprise live de “Photographic” de Depeche Moden’apporte rien, encore plus en guise de final. Certes, c’est sans aucun doute une manière de signifier aux spectateurs les racines et influences d’Eric. Mais ses propres compositions se suffisent à elles-mêmes. Et c’est nettement plus intéressant de l’entendre chanter celles-ci plutôt qu’un titre d’un groupe pop rock international. Même si cette formation est une influence majeure dePartenaire Particulier.

L’imagerie de Partenaire Particulier qui existe dans l’inconscient populaire est en partie faussée. Les chansons sont extrêmement bien, en matière de pop française synthétique accrocheuse, avec de nombreuses recherches dans les gimmicks et agencements de sons de synthés. Et la façon de superposer les voix, les choeurs, etc. On pourrait comparer cela à une sorte d’Everly Brothers electro pop mais version “voix graves”. Y compris sur le dernier album où, en solo, Eric a fourni un minutieux et subtil travail.

Artistiquement, l’abum “Geek” de Partenaire Particulierest une pièce majeure de l’electro pop synthétique chantée, d’aujourd’hui et made in France. Sur treize morceaux, il y en a sept impeccables, irréprochables, super bien construits et produits, aux textes, mélodies et musiques solides : “Golden Boy”, “Insomnie”,“Superficiel”, “Effigie”, “Qu’allons-nous devenir ?”,“Toujours plus”, “Faudra m’expliquer”. Les textes sont malins, astucieux.

Ces sept morceaux sont ce que Partenaire Particulier a fait de mieux, avec “Tiphaine”, “Planet B” (“face B” du single “Effigie” version 2009 en duo avec Pierre Beraud-Sudreau), “Le regard fier”, “Volodia”,“Je n’oublierai jamais” et “Elle est partie”.


François Guibert
(20 octobre 2012)