MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
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MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Richard Dumas
• Page spéciale
« Compte rendu des concerts “MARIE FRANCE chante JACQUES DUVALL”
les 25 novembre 2016 + 23 & 24 février 2017 au Divan du Monde (Paris) »
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Marie France “chante Jacques Duvall”
— le vendredi 25 novembre 2016
au Divan du Monde
puis une chanson chez Madame Arthur
— les jeudi 23 et vendredi 24 février 2017
au Divan du Monde (Paris) :
Marie France fait les choses avec cœur et artisanat. Durant plusieurs semaines, cette Parisienne éternelle (vivant désormais à Sète) travaille chez elle les textes et l’interprétation de ses chansons. Elle sait qu’elle est attendue par ses fidèles et admirateurs.
Elle choisit avec soin quels titres elle interprétera devant son public francilien fétiche, et dans quel ordre. À ses côtés au quotidien, une féline spectatrice, chanceuse et privilégiée : sa chihuahuatte Lili.
Le retour scénique de Marie France à Paris, la ville qu’elle symbolise à jamais, se fait en deux volets. D’abord un concert en tête d’affiche pour les 10 ans du label Freaksville, accompagnée par le pianiste belge Christophe Cerri.
Puis un autre concert trois mois plus tard, toujours en duo piano & voix avec ce même musicien. Pour fêter une expo sur l’esprit rebelle 1969/1989 franco-français de France. Elle en est l’emblème via le visuel géant “Je ne me quitterai jamais” (1982) conçu par Pierre & Gilles, en devanture de la Maison Rouge à la Bastille (1).
Pour chacune de ces deux prestations, elle met à l’honneur les titres de son 33 tours “Marie France chante Jacques Duvall” (2016). Marie France peut être fière de l’éclatante réussite artistique de cet album piano & voix (plus quelques autres instruments de-ci de-là). Les musiques et arrangements, joués et conçus par Chris Cerri et Benjamin Schoos, sont impeccables.
Ce disque est un chef-d’œuvre, et la pierre angulaire du catalogue Freaksville. Il restitue exactement ce qu’est Marie France comme chanteuse, artiste, ainsi qu’en tant que femme. On peut aussi le considérer comme étant le plus beau témoignage d’amour entre une chanteuse et son auteur fétiche n°1 depuis quarante ans.
Monsieur Duvall connaît Marie France sur le bout des ongles, depuis le 45 tours “Déréglée”/“Daisy” (1977, avec Jay Alanski à leurs côtés). Il devine pile poil et sait les tourments intimes, bonheurs, fêlures, joies que Marie France a connus tout au long de sa vie (amoureuse mais pas seulement). De sa période jouvencelle (années 1960 & 1970) à la mégatop Fujiyama Mama rock roll d’enfer qu’elle est devenue depuis les 80s.
Il retranscrit à sa manière ces sentiments et émotions à travers ses textes pour ces chansons. Elle les interprète à merveille, avec sa touche vocale chaude, glamour, attractive, chaleureuse. Sur disque comme lors de ses deux concerts au Divan du Monde.
En 2016/2017, elle reste au top de son attractivité scénique. Par sa voix, sa présence, sa prestance, la féminité maximale qui émane d’elle en permanence. Elle est tour à tour langoureuse, joueuse, mélancolique, mutine dans son chant, en connivence avec son public.
Hormis le rappel a cappella “On se voit se voir”, le premier concert est entièrement consacré à l’œuvre textuelle de Duvall mise en musique : “Ménage à trois”, “J’veux cet homme”, “Marcello”, “Bleu”, “Un garçon qui pleure”, “À mort l’amour”.
Elle interprète “Le cercle rouge” au milieu du spectacle avec un clavier sonorisé trop fort à ce moment-là. Lors du rappel, elle tient à le rechanter. Afin d’en faire pour le public une version dont elle soit satisfaite.
“Boulevard des rêves brisés” devient ici volontairement “Boulevard des cœurs brisés”. Avant le rappel, elle chante deux autres titres jamais présentés en scène auparavant : “Quand j’embrasse un salaud” et “C’est Paris”.
Le second concert (23 février) retrace son parcours artistique et musical, depuis “On se voit se voir” (1976) jusqu’à l’album de 2016. Sur dix-sept titres, douze ont des paroles signées Duvall, dont “Ménage à trois”, “Marcello”, “Un garçon qui pleure”, “Bleu”, “Champs-Élysées”, “Quand j’embrasse un salaud”.
Le rock’n’roll “Chez moi à Paris” (Jean-William Thoury/Dynamite Yan de Bijou) et le punky “Déréglée” sont joués au piano par Chris Cerri sur un tempo rapide et enjoué. Tout comme le latino funk pop “Je ne me quitterai jamais”. Les refrains de ces trois chansons sont joyeusement repris en chœur par plusieurs spectateurs. Ce qui ravit Marie France.
“The Flame”, titre en anglais signé Marc Almond, nécessite une attention soutenue pour entrer pleinement dedans en tant que spectateur.
Une salutation est faite à son ami Daniel Darc via “Las, dans le ciel…”. Un texte qu’il avait écrit pour Marie France sur une musique de Yan Péchin (pour l’album paru en 1997). Elle n’a pas chanté ce morceau depuis son concert “Par amour” le 15 mai 2010 au Mac/Val de Vitry (94).
“Le cercle rouge” est chanté devant celle qui en a composé la musique : la chanteuse Amina, installée au pied de la scène.
Le 25 novembre, le public écoute avec attention le chant de Marie France et les paroles de monsieur Duvall. C’est aussi le cas le 23 février. Sauf que ce soir-là, chose énervante : à un mètre de la scène et de l’artiste, quelques personnes parlent, rient régulièrement entre elles, de façon exubérante. Sur cinq ou six titres. Devant la chanteuse en train de chanter. Même si ce n’est pas dans l’intention de saborder le spectacle.
Quand on va à un concert, c’est pour écouter les chansons et la musique, voir le groupe ou l'artiste les interpréter. Pas pour sortir des blagues ou parler en plein pendant les morceaux.
Comme si ces propos étaient tellement importants (alors qu'en fait, ils sont sans intérêt) que ça ne pouvait pas attendre la fin du concert. Ça perturbe l'écoute des spectateurs alentour et, sans aucun doute, ceux qui sont sur scène, même s’ils ne le montrent pas. Ce n'est respectueux pour personne.
Bonus du 25 novembre : “Elle est folle”, paroles et musique de Frédéric Botton (abum “Raretés”, 2006). Titre interprété 100 % live, en fin de soirée chez Madame Arthur, avec la Troupe de même nom. Une équipe d’artistes très pro, dans le bon sens du terme : sérieuse, enthousiaste, passionnée, qui renouvelle chaque semaine son spectacle. Au piano ce soir-là : Charly Voodoo, au doigté précis et alerte.
La scène est en forme de bonbonnière, et un lieu symbolique pour Marie France. Là où se sont produites deux femmes qui comptent beaucoup pour elle : Coccinelle (1) et Bambi. Cette dernière, présente le 25 novembre dans le public, est l’une des vraies amies de cœur de Marie France depuis plusieurs décennies.
Parmi les spectateurs, il y a plusieurs personnes proches de Marie France : Yan Péchin, Fifi Chachnil, Paquita Paquin, Pierre & Gilles (présents aux deux concerts), Jean-William Thoury (le 25) et bien d’autres.
Le 25 novembre, il y a Alain Chamfort venu uniquement en spectateur. Très discret, il assistera à l’intégralité du concert de Marie France (et celui de Phantom Featuring Jacques Duvall en première partie). Adossé au mur près de la porte d’entrée de chez Madame Arthur, il la verra chanter “Elle est folle”.
C’est important de mentionner sa présence. Car Chamfort est lui aussi un interprète majeur longue durée (2) de Duvall. Il vient le voir ce soir ainsi que Marie France en ami sincère et authentique.
Le vendredi 24 février, a lieu une soirée “French Parade”. Bon nombre de participants viennent pour le blind test années 1980 animé par le DJ habituel de ces soirées. Auparavant, sur la scène du Divan, la Troupe de Madame Arthur présente un spectacle de quarante-cinq minutes.
Durant ce show, Marie France chante trois titres, dont deux écrits spécialement pour elle par Frédéric Botton (toujours sur l’album “Raretés”). Un privilège pour les spectateurs présents, dont certains n’ont peut-être pas forcément conscience. Marie France est dans sa robe lamée, moulante et scintillante, avec de multiples mains noires en guise de motifs.
En guise d’accompagnement musical, l’accordéoniste L’Oiseau Joli (membre de la troupe), très bon et enthousiaste, est à ses côtés.
D’abord, “Elle est folle”, où les autres membres font les chœurs : « Elle est folle ! Elle aime l’alcool ! Elle est folle, vraiment complètement folle, d’aimer autant l’alcool ! » Puis “L’amour avec des gants” en duo avec Monsieur K (maître loyal scénique des lieux).
Enfin, une reprise d’Edith Piaf, “A quoi ça sert l’amour” (que Marie France fait en version pop dansante avec Marc Almond sur le CD “Raretés”). Elle la chante en duo avec Patach’Touille (de la Troupe).
L’album et les concerts “Marie France chante Jacques Duvall”, ce sont de grandes chansons parfaitement interprétées vocalement. C’est Marie France au-delà de l’imagerie officielle (“égérie des nuits parisiennes des années 1970/1980”, etc.).
« J’ai l’impression que je passe au travers des modes et du temps. Un peu comme un ange que je risque de ne pas être. Je me suis toujours sentie hors du temps. Je peux passer d’une femme à l’autre, prendre mille visages. Mais je suis sûre d’une chose : c’est qu’au fond de moi, je suis toujours la même. »
( Marie France dans le livret de la réédition CD 2000 de “39 de fièvre”).
François Guibert
(5 mai 2017)
(1) : jusqu’au 21 mai au 10 boulevard de la Bastoche, 75012, où se déroule l’expo “L’esprit français, contre-cultures 1969/1989 ”. Il y a plusieurs documents relatifs à Marie France : l’affiche de son concert “39 de fièvre” du 4 juin 1981 au Palace, les photos “L’engrenage” et “Le purgatoire” de Pierre & Gilles, etc.
(2) : depuis le single “Paradis” (1981). Mais surtout à partir du 33 tours “Tendres fièvres” (1986), vrai premier album captivant d’Alain Chamfort. Avec cinq formidables textes signés Duvall.
(3) : « Celle qui a illuminé mon enfance : la grande Coccinelle. »
( Marie France, 6 novembre 2015, sur sa page Facebook)
“KISS”,
le nouveau CD rock'n'roll
de MARIE FRANCE
& LES FANTÔMES,
paraîtra fin janvier 2012
chez FREAKSVILLE RECORD.
Textes de JACQUES DUVALL,
musiques de BENJAMIN SCHOOS.
• Les morceaux sont
en téléchargement légal
— sur iTunes en mp3 :
http://itunes.apple.com/be/album/kiss/id485575269?l=fr
— et sur le site Freaksville
en qualité CD Wav
(à partir du master original) :
http://www.freaksvillerec.com
depuis le 19 décembre 2011 :
1 • “Dieu pardonne” (1’53”)
2 • “Le détecteur de mensonges” (2’38”)
3 • “Trop de boucan” (2’30”)
4 - "Le bon, la brute et le truand" (3’26”)
5 • “Un garçon qui pleure”
(3’24”, en duo avec Chrissie Hynde
— musique de François Bernheim)
6 • “C'est un ordre” (3’36”)
7 • “Yallo Kibou” (3’01”)
8 • “Petite catin” (3”39’)
9 • “Sorcière” (3’18”)
10 • “Elle ou moi” (4’18”)
Freaksville Record FRVR37
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Manuel Zublena
(Glazart, 2000)
Nouvelle page
(avec compte rendu détaillé
et de nombreux visuels)
« MARIE FRANCE
& BENJAMIN SCHOOS
(MIAM MONSTER MIAM),
avec LES EXPERTS EN DÉSESPOIR,
interprètent les chansons
de JACQUES DUVALL
le 15 novembre 2011
aux TROIS BAUDETS (Paris) »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-et-BENJAMIN-SCHOOS--k1-MIAM-MONSTER-MIAM-k2-%2C-avec-LES-EXPERTS-EN-DESESPOIR%2C-interpretent-les-chansons-de-JACQUES-DUVALL-le-15-novembre-2011-aux-TROIS-BAUDETS--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
MARIE FRANCE
+ BENJAMIN SCHOOS
(MIAM MONSTER MIAM)
& LES EXPERTS
EN DESESPOIR
Mardi 15 novembre 2011
aux TROIS BAUDETS (Paris) :
Après trois éclatants concerts de Miam Monster Miam & les Loved Drones (1), l’équipée Freaksville Record revient illuminer l’année 2011 live à Paris. Chaque passage de la créative fratrie belge dans la Ville Lumière de la Princesse du rock’n’roll est attendu avec ferveur par les mégadingoparisianfreaksvillefans.
Sauf que, patatra, gros imprévu trois jours avant le concert : Jacques Duvall est cloué au lit, chez lui à Bruxelles. Impossible de pouvoir être présent au spectacle dont il devait être la vedette.
Système D(uvall) attitude : pour faire honneur à Mister D. et ne pas décevoir les fans parisiens, Benjamin Schoos — alias Miam Monster Miam — décide d’assurer le chant de tous ces titres qu’il a composés pour l’album “Expert en désespoir” (paru en janvier 2011 chez Freaksville).
Et comme le promet Julien Bassouls (qui dirige les Trois Baudets) de façon officielle et indérobable sur la scène du 64 bd de Clichy en début de soirée : « Jacques Duvall reviendra chanter ici, dans cette salle, car on l’aime. »
À 21h40, Sophie Galet et ses trois musiciens (dont le batteur Jérôme Danthinne, des Loved Drones) livrent une belle prestation électroacoustique de folk pop intimiste en français. « J’ai toujours rêvé de pouvoir enfin dire : “Bonsoir Paris !” », dit-elle, amusée, émue, après la première chanson.
“Même si tu t’ennuies”, “Mourir nue”, “L’Excelsior”, “Je t’ai dans la peau”… On découvre en six ou huit chansons un univers charmant, onirique, conçu pour être joué et écouté dans des endroits intimistes (comme c’est le cas aux Trois Baudets). Son CD “Stella Polaris” est sorti en octobre chez Freaksville.
Le set de Benjamin Schoos & Les Experts en Désespoir démarre à 22h40 par “Désespère”. Avec Sophie Galet cette fois aux chœurs (durant tout le set), le groupe transforme la nonchalance reggae de la version studio en une ambiance jazz, swing langoureux. Il y a de beaux sons de piano-clavier de Chris Cerri.
Puis aussitôt après : « Les Experts en Désespoir à mes côtés ! Bonsoir, je suis Benjamin Schoos. Nous allons vous interpréter des chansons que j’ai composées et dont les paroles sont écrites par Jacques Duvall. Il n’est pas là ce soir car il a une vraie bronchite. Et ce n’est pas une excuse qu’il a trouvé pour pouvoir regarder le match de foot France-Belgique. »
Depuis le 17 mai (première date de concert des Experts, au Botanique de Bruxelles), ces morceaux du cru Duvall 2011 sont jusqu’alors chantés en scène par ce dernier. Et non par Benjamin, même s’il est le membre pivot des Experts en Désespoir. On le sent en rodage d’interprétation vocale de ces chansons en public, même s’il les connaît par cœur.
Il donne le meilleur de lui-même, sans faillir. Il fait le show. Il transmet — éléments essentiels — plein d’émotion, de joie, de bonne humeur, de vibrations électriques et positives, comme à chaque prestation Freaksville.
En concert, le son des Experts est différent des prestations live des Loved Drones, de Phantom, des CDs “Hantises” (2006), “Phantom Featuring Marie France” (2008), “Le cow-boy et la call-girl” (2009), “Phantom Feat. Lio” (2010). Chacun de ces albums a d’ailleurs clairement sa propre identité sonore. Ce concert des Experts aux Trois Baudets est lui-même doté d’un autre son que le CD “Expert en désespoir”.
Ainsi, sur scène, nos Experts belges proposent comme une new french pop sound des années 2010 qui ferait un “retour vers le futur” en freaksvillemobile direction 1980/1984, tendance novö “frenchy but chic” (2).
Afin de coller à cette ambiance, Geoffroy Degand joue de la batterie d’une autre manière que celle qu'il avait au sein du groupe Phantom de 2006 au printemps 2009. Ce soir, sa frappe est moins organique, brute, rocky. Il reproduit manuellement des boucles, séquences, boîtes à rythmes. Avec sa basse, Pascal “Scalp” Schyns appuie ces tempos smooth et feutrés.
Chris Cerri sort de son clavier des sons quasi-opposés à ceux de Brian Carney (membre des Loved Drones, qui n'est donc pas présent ce soir sur scène — un album “Suburban Robot” sous le pseudo d’Android 80 paru en septembre dernier chez Freaksville), tout aussi intéressants. Brian propose des ambiances un peu de vocoder, des gimmicks de robots punk azimutés. Chris, lui, envoie des plages éthérées, sous influences new wave eighties anglo-saxonnes. Entre pop 80s et accointances The Shadows, les guitares de Jérôme “Jeronimo” Mardaga et Calogero Marotta se mêlent de façon réussie à ces claviers et à ces poppy beats.
C’est dans cette atmopshère captivante et soignée que les Freaksvillmen joueront les précieuses chansons de l’album “Expert en désespoir” :
• “L’insecte”, pop Baygon jaune-verte mutante : « Cette chanson, on l’a écrite avec Jacques Duvall dans un train en plein été. Il y avait des insectes autour de lui, Jacques n’avait pas pris de bain depuis quinze jours — chut, je ne vous ai rien dit (sourire). »
• “La grève des éboueurs”, pop track aux guitares blues rock et au tempo frénétique : « On était en Italie et il y avait alors une grosse grève des éboueurs dans toute la ville. Ça nous a inspirés ce morceau. »
• “Je te hais”, poignante déclaration d’amour-haine indélébile et irréversible : « Le tube italien “Ti amo” d’Umberto Tozzi, adapté en français par Jacques Duvall et qui a failli, je dis bien “failli”, être à son tour un tube. C’est par cette chanson que j’ai découvert Duvall. Il s’agit d’un 45 tours que l’on aime toujours bien collectionner en Belgique. Si vous le voyez un jour, sur les marchés, les brocantes, surtout prenez-le et gardez-le. Et c’est la séquence (le rythme) originale de la version studio de “Je te hais” que vous allez entendre. »
• “Sinatra”, texte 100 % name dropping très french touch early 2000s : « Une chanson que j’aime bien, écrite par Duvall pour Alain Chamfort, et qu’on interprète parfois à nos concerts. »
• “Comme par désenchantement” : « Un titre que Jacques chante sur disque en duo avec Coralie Clément. Moi, je vais vous l’interpréter en “solo-duo”. » “Solo-duo” car il l’interprète option questions-réponses, tac-au-tac, avec Sophie Galet. Belle ambiance mélancolique.
• “Dream Baby Dream” (reprise de Suicide, entité abstraite menée par Alan Vega) : « Quand on s’est rencontrés, Jacques Duvall et moi, l’une des premières chansons sur lesquelles on est tombé d’accord tout de suite, c’était “Dream Baby Dream”. Avec Les Experts, on a répété une version de ce morceau spécialement pour ce soir. La voici. » Découverte perso de ce titre à ce moment précis, certes ultraconnu des spécialistes du rock bizarre. Les Experts en font une sautillante proposition pop déglinguée. Les guitares sonnent à la Hank Marvin. Secondé par les chœurs de Sophie, Benjamin hoquette à loisir et avec bonheur un chant saccadé.
« Yeah, the sound of New York ! En parlant de NY, ses nouvelles chansons sont parties aujourd’hui là-bas pour y être masterisées par Ivan Julian (du groupe Richard Hell & The Voidoids). Je vous demande de faire un triomphe à Marie France ! »
À cet instant, on entend l’intro musicale de la chanson “Les nanas”, blues’n’roll pop belgium tendance fifties (en) français. Là aussi, moment très attendu par plusieurs personnes dans la salle (dont Jean-William Thoury) : le retour de Marie France sur scène, six mois après son dernier passage en concert, justement lors du Freaksville & Loved Drones show au CWB en avril.
Chevelure rousse flamboyante, toute de noir vêtue (pantalon, talons, haut savamment échancré par le couturier qui l’a réalisé), Marie France étincelle par son charisme vocal et scénique. Telle qu’en elle-même, la Femme Électrique la Plus Terrible interprète “Les nanas” en prenant des intonations graves et aiguisées, à la “Déréglée”. “Les nanas”, un texte pro-archiféministe mais version “à l’envers”, c’est-à-dire via le prisme duvallesque.
Vaudou woman en diable, elle se déhanche pendant le pont musical au milieu de la scène. Elle est entourée des musiciens, tandis que Benjamin balance un petit solo d’harmonica.
« Jacques Duvall m’a dit au téléphone qu’il avait “une fuckin’ bronchite”. J’espère qu’il va vite s’en remettre parce qu’il nous manque beaucoup, bien que je sois très heureuse d’être ici. D’abord parce que les Trois Baudets, je ne sais pas si vous le savez déjà, j’ai débuté ici quand j’avais 18 ans — pas avec Boris Vian, hein (sourire, humour clin d’œil typiquement Marie France). Mais c’est vrai que c’est ici que j’ai débuté. Ça s’appelait le Topless. Les filles dans la salle servaient… topless ! Moi, je faisais une évocation de Marilyn, et aussi mon premier strip-tease. Remarquez, je n’en ai pas fait beaucoup dans ma vie : deux — ah non, trois si on compte la fête foraine. Bien sûr, j’avais encore cassé la baraque parce que j’avais choisi en bande son “Rock’n’roll suicide” de David Bowie. Ça avait beaucoup surpris et étonné, c’était très agréable. Donc je commençais là (elle va dans le fond en levant les bras), je dansais, j’avais une robe blanche, “you’re a rock’n’roll suicide”, etc. (tout en dansant sur la scène). Et à la fin, juste avant le point d’orgue la phrase où Bowie chante “oh no, you’re not alone”, j’attrapais la robe, je la soulevais et l’arrachais d’un seul coup ! Je suis aussi très très heureuse, Jacques Duvall n’est pas là mais tu es là, Benjamin Schoos, vous êtes là, mes amis belges, avec qui je viens d’enregistrer un album, intitulé “Kiss”, simplement. »
— « Car tu as signé “Kiss” sur la pochette que tu as faite », enchaîne Benjamin.
« Oui, c’est vrai. Un album qui sortira fin janvier dont voici un petit extrait qui s’appelle “Le détecteur de mensonges”. »
Privilège, exclu, c’est la première fois que cette chanson est interprétée sur scène. On découvre tout (paroles, musique, arrangements) au moment où Marie France la chante. La sensation d’entendre un titre énorme, comme lorsqu’on se repasse chez soi des centaines puis milliers de fois, avec le même plaisir que la première écoute, les albums chefs-d’œuvre “39° de fièvre” et “Phantom Featuring Marie France”.
Dans l’idéal et l’absolu, “Le détecteur de mensonges” peut être pour Marie France en 2012 ce que “Banana Split” a été et est pour Lio depuis 1980, ou encore “Les histoires d’A. ” pour Les Rita Mitsouko. Lorsque des milliers puis millions de Français (et de francophones) entendront cette pop’n’roll song de trois minutes, cela peut devenir un énorme tube populaire. Une bombe radiophonique en puissance, destination n°1 des hit parades rocky créatifs.
Comme les dizaines de chansons écrites par Jacques Duvall, dont celles du CD “Phantom Featuring Marie France”, “Le détecteur de mensonges” est incisif, court, malin, ingénieux, piquant, acidulé. Le refrain est carré et pop. Les paroles sont faciles à comprendre, à fredonner, prêtes d’ailleurs à être dégommées par les (faux) intellectuels-(vrais) neuneus du rock et de la chanson d’ici. Ils ne manqueront pas de sortir du contexte textuel les vers « Bla bla blablabla bla bla / blablabla blablablablabla / Tu n’connais que ces syllabes-là / Bla bla bla blablablablabla » du deuxième couplet.
Or, comme toujours chez Duvall, la facilité n’est qu’apparente. Il utilise à chaque fois et à bon escient des mots simples, pas compliqués, exprès. Au final, il crée des bijoux novateurs aux paroles ciselées, autour du thème favori des artistes depuis des milliers d’années : l’amour. Et toujours de manière habile, détournée, inattendue.
Toujours doté de son chapeau feutre et de ses lunettes noires, Benjamin, Blues Brother positive freaksman de Liège, frappe des mains en rythme et fait les chœurs masculins sur le refrain.
Le passage sur scène de Marie France, au total une quinzaine de précieuses minutes, se clôture par “Un garçon qui pleure” (texte de Duvall, musique de François Bernheim). Une ballade « lacrymale » de femme forte, de maîtresse à poigne. Un rôle qu’interprète à merveille sur scène Marie France pendant ce titre.
“Un garçon qui pleure” a été présenté pour la première fois sur scène le 11 février 2006, au Trianon, et déjà en duo avec Chrissie Hynde. Si la miss Pretenders n’est pas présente ce soir, elle figure en revanche sur la version studio de l’album “Kiss” de Marie France & les Fantômes (session d’enregistrement effectuée les 1er et 2 octobre 2011 à Londres).
Après avoir chanté “Un garçon qui pleure”, Marie France dit en souriant : « Si “un garçon qui pleure, ça nous met de bonne humeur”, en revanche, Chrissie et moi, ne supportons pas de voir un animal souffrir ! Non à la maltraitance animale ! Merci à vous », déclare-t-elle avant de quitter la scène, d’un signe amical de la main adressé au public.
Puis c’est “La chanson la plus triste du monde” (« la chanson la plus autobiographique que j’ai écrite », avait déclaré Jacques Duvall dans une interview radiophonique cet été).
« On va terminer le concert par le tube qui a permis à Jacques Duvall de rien foutre pendant trente ans. » Il s’agit de “Banana Split” dans une splendide version relax baby cool, électroacoustique. Elle est proche de la version studio 1979 fredonnée par Duvall. Les couplets sont différents des paroles chantées par Lio, même si l’esprit malicieux est identique. En prime, chose que l’on n’entend pas sur la vision studio masculine de Duvall, un magnifique gimmick de guitare entre les couplets et refrains, à nouveau très doiiingue-dongue-doiiingue hankmarvinesque.
23h25 : en bonus ultime, Benjamin joue l’introspectif “Papa travaille dans la mine” : « Avec Jacques, on a récemment déterré une vieille chanson de Pat MacDonald et il l’a adapté en français. » Une ambiance sobre, recueillie, dans la lignée de leur reprise commune de “J’ai pas de chez moi”, bouleversante adaptation (3) de “I Ain’t Got No Home” de Guthrie Woody.
François Guibert
(19 décembre 2011)
(1) : le 12 février 2011 à l’International, les 28 et 29 avril 2011 au Centre Wallonie Bruxelles.
(2) : terme créé par Jean-Éric Perrin pour sa rubrique du même nom dans “Rock&Folk” en 1978.
(3) : “J’ai pas de chez moi” est le premier texte de Duvall écrit pour que Benjamin Schoos le chante, en 2006, lorsqu’ils se sont rencontrés. On l’entend intégralement en guise de générique de début dans le film-documentaire “Il y avait une fois Freaksville”.
Dernière édition par GUIBERT FRANCOIS le Dim 21 Juil - 15:06, édité 9 fois
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Interview d'une heure quinze de JACQUES DUVALL
sur RADIO CAMPUS BRUXELLES
le 15 septembre 2011
en écoute sur ce lien :
http://forum.radiocampusbruxelles.org/Nath/Duvall_JANE.mp3
« Sur les pochettes de 45 tours que j'achetais, je me demandais : "Qu'est-ce que c'est que ces mecs entre parenthèses ?" Quand j'ai compris, quelque part dans le fond de ma tête, je n'ai d'ailleurs jamais eu vraiment de but dans la vie, je m'étais dit : "Ca doit être cool d'être l'un des mecs entre parenthèses sur les pochettes de disques". »
« (...) J'aime bien les séries B. Je préfère Jayne Mansfield à Marilyn Monroe. (...) »
« Je préfère les interprètes, par opposition aux chanteurs, même si je suis de plus en plus touché par la technique vocale. Je préfère quand même les mecs qui racontent la chanson. Frank Sinatra avait une théorie : il y a des interprètes de paroles et des interprètes de musique. Céline Dion est une interprète de musique, les paroles tu ne les entends plus. Brassens est un interprète de paroles alors que c'est un très bon musicien. Le top du top, c'est celui qui sait faire les deux en même temps, c'est-à-dire lui, c'est pour ça qu'il parlait de ça. »
« Je dois avoir un peu un côté maso mais j’ai toujours bien aimé être mal compris, un peu injurié. Le rock’n’roll c’est ça. La première fois que j’ai vu Johnny Hallyday à la télévision, ça faisait ricaner les adultes, ça leur faisait pas peur finalement. On a essayé de faire croire très longtemps que le rock'n'roll ça leur faisait peur. Non. Mes parents me disaient juste : "C'est du bruit, c'est nul, c'est lamentable". Et tu te rends compte que même dans les choses qu'on te présente comme nulles, tu peux trouver un réel intérêt. C'est le premier moment où je me suis senti en désaccord avec les adultes. »
« Le groupe Phantom a été dissous il y a quelques mois. J’ai un nouveau groupe qui s’appelle les Experts en Désespoir, qui est très très bien. On va reformer les Phantom parce qu’on va refaire un disque avec Marie France. On va le 1er octobre à Londres, c’est du lourd, on va enregistrer avec Chrissie Hynde, qui était venue nous voir quand on a fait un trip légendaire à Londres. Ca s’est passé en deux parties : on a joué dans une boîte dans le quartier pakistanais, il y avait vingt Pakistanais saouls. A la fin, l’un d’entre eux a dit : "C’était super, je vous prendrais bien dans ma boîte aussi." On s’est dit : "Pourquoi pas ? On reste un jour de plus, on va jouer dans une autre boîte devant vingt autres Pakistanais." Sauf que ce mec-là était super branché et qu’il était DJ d’un hôtel de luxe sur Park Avenue. Le lendemain, il y avait une file de branchés sur quatre blocks, il a refusé l’entrée à Marc Almond et Gary Newman (rires), et on avait au premier rang Kelly Osbourne, Chrissie Hynde. Après le concert, Chrissie Hynde nous a dit : "‘Waw, vous avez été géniaux", etc. Donc voilà. Maintenant qu’on va refaire un nouvel album avec Marie France, on a rappelé Chrissie en lui demandant si elle voulait participer à un titre en français. Et donc voilà on aura Chrisse Hynde sur Freaksville Record. »
« Tony Truant, son dernier album c’est vraiment génial. Tony Truant, je l’ai rencontré via Joseph Racaille. C'est un guitariste de rock très frénétique, qui a joué avec les Dogs, les Ouampasse, des groupes comme ça. Et en même temps, c’est un grand fan de country music. On s’est rencontré via le Ukulélé Club de Paris, j’avais fait une ou deux chansons. C’est le petit rocker parisien, mais le vrai. La banane fournie, il est pas plus haut que trois pommes. C’est un vrai passionné. Et je trouve qu’il écrit très bien — c’est le genre de mec, c’est pas la première chose à laquelle on va faire attention étant donné le personnage, mais il écrit super bien. »
JACQUES DUVALL
sur Radio Campus Bruxelles,
15 septembre 2011
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• Nouvelle page spéciale
« Longue chronique détaillée de l'album “KISS”
de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
dans “ACCORDÉON & ACCORDÉONISTES” n°116 (février 2012) »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/Longue-chronique-detaillee-de-l-h-album--g-KISS-g--de-MARIE-FRANCE-ET-LES-FANTOMES-dans--g-ACCORDEON-ET-ACCORDEONISTES-g---k1-fevrier-2012-k2--.-.htm
« Depuis leur première rencontre scénique un soir de décembre 2006 au Klub (Paris), Marie France et les Belges du label Freaksville forment un gang soudé et ultra créatif. Cette association de bienfaiteurs du rock’n’roll en français fonctionne à plein régime tout au long de “Kiss”, leur second CD en commun.
Une merveille pop’n’roll garage rock excitante, aussi réussie que les albums “Phantom Featuring Marie France” (2008) et “39° de fièvre” (1981, réalisé avec le groupe Bijou). Jacques Duvall signe toutes les paroles ; et Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam, les musiques (sauf “Un garçon qui pleure”, de François Bernheim).
Comme un ouragan électrique, l’album “Kiss” démarre en trombe avec “Dieu pardonne”. Sous haute tension, la déesse du glamour se transforme en vamp universelle de l’apocalypse. Au passage, elle chante les vers « Traîtrise, surprise, c’est la crise / Soupçon, tension, trahison » sur un ton qu’elle a, jusqu’à présent, peu utilisé dans ses enregistrements studio.
“Le détecteur de mensonges” est incisif, court, malin, ingénieux, piquant, acidulé. Le refrain est carré et pop. Les paroles sont faciles à comprendre — comme d’ailleurs tous les textes de Duvall — et à fredonner. Dans l’absolu et l’idéal, c’est une bombe radiophonique en puissance, destination n°1 d’éventuels hit-parades rocky.
La lady Marie imprègne de son timbre rond et chaud de Fujiyama Mama l’effréné “Trop de boucan”, aux effluves Motown version speed et revisités par nos vaillants dingorockers.
Amies de longue date, Marie France et Chrissie Hynde se partagent le micro avec émotion et sensibilité autour d‘“Un garçon qui pleure”. Le texte est encore mieux mis en valeur lorsqu’en concert, il est chanté du début à la fin par Marie France. En effet, elle maîtrise mieux que quiconque chaque phrase de cette bouleversante ballade de femme forte, de maîtresse à poigne.
L’intimiste “Elle ou moi” est conçu dans une optique soul seventies (Marvin Gaye, Smokey Robinson) minimaliste. Toutefois, le tempo très lent, les sons acid jazz 90s du Fender Rhodes et synthétiques du clavier, ainsi que la mélodie vocale linéaire font de “Elle ou moi” une chanson normale et routinière de variété française.
Dépaysement garanti, direction les plaines d’un Far West fantasmé, avec “Le bon, la brute et le truand”. Dans cette escapade trépidante et tubesque, la cowgirl urbaine façon Lucky Luke féminine se régale à intepréter des paroles à son image : mutines, drôles et charmeuses. Elle se révèle une sacrée et pure chanteuse de country, telle une naturelle Dolly Parton punky pop From Paris To Nashville.
Sur fond de guitares fuzz sixties, derrière les onomatopées “Yallo Kibou”, Marie France (via la plume de Duvall) dresse un parfait autoportrait tout en ébullition de l’artiste qu’elle est, pleine de fièvre et de magnétisme, et de ce qu’elle dégage sur scène.
Le morceau garage “Sorcière” est doté d’une (bonne) musique de série Z. Dans ce titre, avec sa maestria habituelle et innée, Marie France y joue un surprenant rôle de composition de reine des grimoires aux formules maléfiques, de cuisinière aux chaudrons ensorcelés.
Miss France chante d’une diction fougueuse et déterminée le texte impétueux du rock nerveux “C’est un ordre”, au refrain orné de chœurs yé-yé « houhou shalalala ».
Dans la lignée de la ballade “Bleu” (qui figure sur le CD “Phantom Featuring Marie France”), “Petite catin” est un slow à l’humeur textuelle désabusée mais non résignée. La chanteuse y prononce des phrases telles que « Lorsque tu lui as dit “enchanté” / C’était comme si ce jour maudit tu m’avais déjà plantée », agrémentées de doux noms d’oiseaux, avec une saine verdeur qui fait plaisir à entendre.
Avec “Kiss”, voilà un nouveau chef-d’œuvre de rock’n’roll azimuté, coloré, euphorisant, à la fois spontané et éternel, de la Freaksville family. »
© François Guibert
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"KISS" de MARIE FRANCE & LES FANTOMES
en exclusivité sur le site FREAKSVILLE :
http://freaksvillerecord.myshopify.com/products/marie-france-et-les-fantomes-kiss
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• MARC MORGAN & LES OBSTACLES
+ MADEMOISELLE NINETEEN
+ MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ BENJAMIN SCHOOS
seront en concert
le mercredi 21 mars 2012
au BOTANIQUE / LA ROTONDE
à BRUXELLES (Belgique).
• Places en vente sur ce lien :
http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Variete-et-chanson-francaises-MARC-MORGAN---MADEMOISELLE-NINETEEN-ROTMO.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
1°) • Page spéciale
« "JACQUES DUVALL, Octave d'honneur"
dans "Accordéon & accordéonistes" n°118 (avril 2012) »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-JACQUES-DUVALL%2C-Octave-d-h-honneur-g--dans--g-ACCORDEON-et-ACCORDEONISTES-g---k1-avril-2012-k2--.-.htm
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2°) • Page spéciale
« "LES FANTÔMES DE MARIE FRANCE"
par JEAN-WILLIAM THOURY
dans "Juke Box Magazine" (avril 2012)»
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-LES-FANTOMES-DE-MARIE-FRANCE-g--par-JEAN_WILLIAM-THOURY--k1--g-JUKE-BOX-MAGAZINE-g-%2C-avril-2012-k2--.-.htm
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3°) • MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ 1ère partie : BENJAMIN SCHOOS
seront en concert le mercredi 9 mai 2012
au RÉSERVOIR
(16 rue de la Forge-Royale)
à PARIS 11e
(métro : Ledru-Rollin).
http://www.reservoirclub.com/UPLOAD/rubrique/pages/2/2_rubrique.php?date=2012-05-09&mois=05&annee=2012
« "JACQUES DUVALL, Octave d'honneur"
dans "Accordéon & accordéonistes" n°118 (avril 2012) »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-JACQUES-DUVALL%2C-Octave-d-h-honneur-g--dans--g-ACCORDEON-et-ACCORDEONISTES-g---k1-avril-2012-k2--.-.htm
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2°) • Page spéciale
« "LES FANTÔMES DE MARIE FRANCE"
par JEAN-WILLIAM THOURY
dans "Juke Box Magazine" (avril 2012)»
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-LES-FANTOMES-DE-MARIE-FRANCE-g--par-JEAN_WILLIAM-THOURY--k1--g-JUKE-BOX-MAGAZINE-g-%2C-avril-2012-k2--.-.htm
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3°) • MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ 1ère partie : BENJAMIN SCHOOS
seront en concert le mercredi 9 mai 2012
au RÉSERVOIR
(16 rue de la Forge-Royale)
à PARIS 11e
(métro : Ledru-Rollin).
http://www.reservoirclub.com/UPLOAD/rubrique/pages/2/2_rubrique.php?date=2012-05-09&mois=05&annee=2012
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Vidéo annonce (non officielle) du concert
de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ BENJAMIN SCHOOS
le mercredi 9 mai 2012 à 21h
au RESERVOIR (16 rue de la Forge-Royale) à PARIS 11e (entrée libre)
sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=lImHPfrKXps&feature=g-upl
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale
« Compte rendu détaillé du concert
de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES + BENJAMIN SCHOOS
le 9 mai 2012 au RESERVOIR (Paris) »
sur ce lien (à copier-coller) :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-%26-LES-FANTOMES-et-BENJAMIN-SCHOOS-le-9-mai-2012-au-RESERVOIR--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
(avec de nombreuses photos, scans des set lists, nombreux visuels).
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© Clément Boulland
(9 mai 2012)
MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ BENJAMIN SCHOOS
le mercredi 9 mai 2012 au Réservoir (Paris) :
De 21h à 21h30, accompagné par Chris Cerri (clavier) et Sabino Orsini (ordinateur portable d’où sortent des samples de voix), Benjamin Schoos présente en live ses fabuleuses et impressionnantes nouvelles chansons. Comme il se produit en trio, les arrangements de l’orchestre à cordes (écrits par Gimmi Pace) que l’on entend sur l’album sont bien sûr absentes de ces versions live minimalistes.
“Marquise” reprend exactement le texte chanté à l’origine par Jacques Duvall sur son propre album “Le cowboy et la call-girl” (2009). Mister Jacques l’interprétait sur un tempo pop reggae’n’roll euphorique. Benjamin, lui, opte pour un arrangement lancinant, entre piano et synthé, avec des choeurs androïdesques trafiqués au micro (vocoder ?). Puis il enchaîne “Profession catcheur”, “La Chinoise”, “Je ne vois que vous”, “China Man Vs China Girl”, “A mort l’amour”.
Il clôture le volet "China Man Vs China Girl" de sa prestation par le sommet du disque, “Arthur Cravan Vs Jack Johnson”. Il s’agit sans doute là d’un des textes majeurs, même s’ils le sont tous de toute façon, de Jacques Duvall. Une sorte de parabole de la destinée humaine, narrée à travers la vie et la chute d’un “homme de porcelaine”, réduit en miettes par China Girl.
Irrespect total et choquant lors de cette prestation de la part de nombreuses personnes parmi celles ayant souhaité se restaurer (2) en assistant à cette soirée. On entend un bourdonnement incessant et navrant de discussions entremêlées de bruits de fourchettes et de couteaux. Lorsque Serge Gainsbourg faisait du piano bar au début des années 1950, cela devait sans doute être la même ambiance, la même “considération” vis-à-vis de l’artiste. « Merci pour votre écoute », dit Benjamin à la fin de son set. Une phrase à probable double sens, à destination des uns puis des autres.
En bonus, seul devant son clavier, Benjamin joue l'ultime chanson écrite et composée par son ami Marc Moulin : "Je vois dans le noir". Cette ballade nyctalope et très mélancolique figure sur l'explosif album de pur rock'n'roll dingo, belge et azimuté "La femme plastique" (2010) de Miam Monster Miam & Les Loved Drones.
Le label Freaksville a déjà publié de nombreux chefs-d’oeuvre (1) de rock’n’roll électrique et dynamique, en français. En voici désormais un autre, “China Man Vs China Girl”, nouveau Compact Disc Laser de Benjamin Schoos, dans un registre clairement chansons à forte ambition artistique, atteinte et concrétisée.
Les auteurs de dictionnaires et anthologies du patrimoine culturel français se prosternent au pied des oeuvres de Serge Gainsbourg ou encore Alain Bashung (même si ces derniers n’y sont pour rien dans le fait qu’on les enterre encore un peu plus à chaque fois qu’ils sont élevés au rang de demi-dieux intouchables). Eh bien, qu’ils sachent qu’en 2012, il existe des artistes bien vivants et dynamiques tels que Jacques Duvall, Benjamin Schoos — alias Miam Monster Miam — ou encore Marie France, parmi de très nombreux autres, qui produisent des disques du même haut niveau.
De 21h45 à 22h50, on assiste au moment attendu, jour après jour, avec patience et détermination, depuis deux mois et demi : le retour scénique à Paris de Marie France & Les Fantômes (ex-Phantom Featuring Marie France).
En guise d’introduction et pendant une minute trente, Marc Wathieu, Benjamin Schoos, Jampur Fraize (guitares), Chris Cerri (claviers), Pascal Schyns (basse) et Jérôme Danthinne (batterie) martellent l’instrumental, ambiance Cramps garage au tempo ralenti, de “Sorcière”.
Rouge à lèvres ultra vif, chevelure blonde éclatante et en liberté, dotée d’une tenue glamour noire, échancrée et sexy, Marie France s’appuie quelques instants au bras d’un spectateur comblé, privilégié et bienheureux. Puis elle bondit sur scène, sous les hurrah up ! et vivats des spectateurs, qu’ils soient assis (et qui, a priori, cessent alors et enfin de manger) ou debout. Tandis que le Freaksville Gang déroulent toujours l’instru de “Sorcière”, Elle prend une voix d’ensorceleuse mal intentionnée, pile poil pareil que sur la version studio et démarre : « Je suis une sorcière / Ma mère se trimbalait / Chaque nuit dans les airs / Chevauchant un balai / (…) Je suis une sorcière / J’offre des pommes avariées / J’empêche les bergères et les princes de se marier / (…) Sorcièèère ! »
Marie France et son groupe enchaînent avec “Les nanas”, un ultra classique blues’n’roll rougeoyant de chez Freaksville et du répertoire scénique de Marie France depuis le 24 septembre 2007 (première fois où elle l’a chanté en public, lors du concert de Phantom Featuring Jacques Duvall à la Flèche d’Or).
« J’espère que vous passez une bonne soirée. Je vous remercie d’être venus si nombreux. Je reconnais plein de sourires, de regards », lance Marie France, aux anges car à nouveau pleinement dans son univers, à savoir la scène, les concerts. Ce pour quoi elle est née et elle existe.
“Bleu” et son gimmick scintillant de guitares illuminent les esprits et les yeux des personnes présentes. Une mirifique ballade au texte désabusé mais regardant malgré tout l’avenir avec optimisme. Cette sublime chanson permet à Marie France de reprendre sa voix douce de Fille au Coeur d’Or qu’elle est en permanence, 365 par an.
La madone rockeuse ultime fait grimper la température avec sa toujours torride interprétation du “Diable en personne”. Elle improvise également en fin de morceau autour des mots « T’es le diable en personne, aaaaah le diable en personne », etc. Un régal. Les trois guitaristes reprennent de façon majestueuse le fameux torrent électrique entre chaque refrain et couplet de ce tube fifties/early sixties. Ils ravivent en concert, en direct live et en 2012 les fulgurances de Vince Taylor & ses Playboys ou de Vincent Palmer.
Sur scène, Marie France se déhanche et danse de manière accrocheuse et bouillonnante, en connivence avec les spectateurs, spectatrices ainsi qu’avec ses musiciens. Et cela sur chaque chanson qu’elle interprète, ce soir comme lors de tous ses autres concerts : ça aussi, c’est quelque chose.
Dotée d’un feeling inné et unique, elle déborde de sensualité, d’électricité humaine. Elle sait super bien communiquer et transmettre ces sensations palpitantes à chacune des personnes qui assistent à ses prestations scéniques, toujours anthologiques. Qu’elle soit brune, rousse ou blonde selon les époques et ses envies, Marie France est la Fujiyama Mama en personne et par excellence, forever and ever.
En direct des coulisses de l’enfer (ou du purgatoire), on continue avec “39° de fièvre”. Interprétation sous haute tension de La Hot & Terrific Blonde et ses Fantômes de ce standard chaud bouillant. « 39° de fièvre / Ça pétille et ça continue de grimper / 40 !! Ça grésille ! / Ah quelle jolie façon de brûler » A la fin de “39° de fièvre”, la vaudou woman aguerrie, sacrément experte et dotée d’un appétit de vivre permanent porte l’estocade : « Je ressens des choses partout, ici (désignant avec son doigt sa hanche gauche), là (son bras), là (son ventre) et encore là (sa hanche droite), partout. Vous me faites du bien. »
« J’ai un long parcours artistique — même si je sais que cela ne se voit pas (clin d’oeil humoristique à ce satané Chronos, du pur Marie France dans toute sa spontanéité). C’est ainsi qu’en 1977, j’ai enregistré mon premier 45 tours, “Déréglée” ! » Ultra pimpante, elle chante de manière sauvage et puissante, sa voix pleinement au top, cet hymne punk ô combien toxique.
Chaque fois qu’elle joue “Déréglée” depuis son premier concert parisien (20 décembre 2006 au Klub, première rencontre avec Marie France ce soir-là), l’équipe Freaksville joue ce titre de façon beaucoup plus carré et convaincante que la bande sonore instrumentale originale d’époque.
Le 15 novembre 2011 aux Trois Baudets, lors du concert de Benjamin Schoos & Les Experts en Désespoir, Marie France avait présenté en avant-première “Le détecteur de mensonges” dans une version pop live ludique, entre Les Rita Mitsouko et les pop songs de Lio. Ce soir, “Le détecteur...” est joué dans un esprit rock, similaire à l’enregistrement studio, notamment au niveau de la batterie et des guitares (en particulier celle de Jampur Fraize).
Le 15 novembre, il y avait beaucoup plus de sons de claviers sur l’intro du "Détecteur...", entre les couplets/refrain et lors du pont musical. Ce soir, à ces endroits précis, les sons de guitare dominent largement. Deux visions similaires mais tout de même subtilement différentes d’un même hit pop radiophonique, et qui sont toutes aussi bien l’une que l’autre. « Je ne vous mens pas », précise-t-elle, comme ça, pour le fun, juste après ce titre.
L’instrumental robotique sixties “Contact”, made by Gainsbourg Serge, avait déjà été testé avec bonheur et succès lors des trois galas parisiens, collection hiver/printemps 2011, de Miam Monster Miam & Les Loved Drones (3). Ce soir, Chris Cerri est au clavier en lieu et place de Brian “Android 80” Carney pour extirper de celui-ci des sonorités futuristes mêlées aux piques hypnotiques en provenance des guitares.
Là-dessus, en guise de flashback électrique à son spectacle acoustique “Mon BB” (même si elle ne chantait pas ce titre dans le cadre de ces concerts 2009/2010 dédiés au répertoire de Brigitte Bardot), Marie France appose sa voix. Sa diction est volontairement mécanique, à la BB sans toutefois “copier” BB. Simplement, elle correspond à l’ambiance science-fiction du texte et des mots parlés-chantés comme « combinaison spatiale », « poussière intersidérale », « météorite », ou encore le « contact-tact-tact » final.
« J’ai sorti avec Les Fantômes un nouvel album, “Kiss”, d’où est extraite cette chanson, “Trop de boucan”. » Lors de ce concert au Réservoir, “Trop de boucan” est, avec “Le bon, la brute et le truand”, le moment où Marie France semble sur quelques vers (pas sur toute la chanson) se demander si elle pose sa voix au bon moment, en raison de problèmes de sonorisation dans les retours à ces instants précis. Ce qui fait que durant les interprétations live de ces deux titres, elle ne se lâche pas totalement. Du moins pas autant qu’à son habitude, en tant que Diablesse Eternelle et En Personne, toujours totalement maîtresse des scènes qu’elle arpente.
Chrisse Hynde était présente le 4 mai dernier au ministère de la Culture, lors de l’absolument très officielle remise des insignes de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand (alors ministre de la Culture) à Marie France. Toutes deux sont des amies de coeur de longue date. « On se connaît depuis 1977, avant qu’elle ne devienne par la suite une star », déclaré d’ailleurs Marie France en guise de présentation d’“Un garçon qui pleure”, avant que Chrissie Hynde ne monte sur scène chanter avec elle ce titre.
Comme de bien entendu, beaucoup d’appareils photos, de portables téléphoniques crépitent soudainement pendant ces précieuses minutes où l’on voit et entend avant tout un duo vrai et sincère. Toutefois, perso, la star de la soirée — qui d’ailleurs mérite d’être reconnue mondialement au même niveau que Chrissie Hynde — c’est bel et bien Marie France.
Par rapport à la version studio de "Un garçon qui pleure" (sur l'album "Kiss"), elles ont interverti les couplets que l'une et l'autre chantent. Et lorsque Chrissie chante, Marie France la regarde, admirative et émue, heureuse d'être à ses côtés sur scène.
Parmi les grands moments du concert : “Chez moi à Paris” (4), ultra excellent. En répétition avec Les Fantômes le 7 mai près de Bruxelles, Marie France a eu l’idée, impromptue et instinctive, de rechanter ce qui est l’un des titres phares de sa carrière de Marie France. Il figure en ouverture de l’album-chef-d’oeuvre éternel “39° de fièvre”, à se repasser en boucle au fil des années passées et à venir.
Et l’entendre en version live, cela permet d’imaginer en direct l’ambiance positive et électrique qu’il devait y avoir dans la salle et sur scène lors des concerts qu’elle a donnés avec Vincent Palmer et Dynamite Yan (sans oublier Jean-William Thoury, indispensable homme de l’ombre) au Palace et au Bataclan. Comme lorsqu’elle chante “Le diable en personne”.
A l’instar du “Détecteur de mensonges” (entre autres morceaux), le son des guitares de Jampur, Marc et Benjamin sur "Chez moi à Paris" étincelle de mille feux et fait penser aux guitares héroïques et électrochocs de Vincent Palmer. Le son est clair, limpide.
Sur la musique composée par Dynamite Yan, Marie France prend un grand plaisir à chanter les couplets et refrain écrits par Jean-William Thoury. Celui-ci, présent à un mètre de la scène sur le côté gauche, est enchanté et ravi de cette surprise inattendue. Marie France prolonge le morceau en répétant la phrase « Chez moi à Paris / Chez moi à Paris (etc.) », comme un précieux talisman. Franche réussite !
Lors du rappel, “Dieu pardonne” est joué dans une version qui pulse encore plus, notamment avec une batterie plus appuyée et des guitares à la fois acérées, hargneuses et à l’unisson, que sur le disque.
Marie France, Les Fantômes (Loved Drones, Phantom, Experts en Désespoir), Benjamin Schoos et Jacques Duvall — auteur de tous les textes des albums “Phantom Featuring Marie France” et “Kiss” (5) — forment une association rock’n’roll artistique et créative du même niveau que sa collaboration avec Bijou. Il faut vraiment qu’ils donnent ensemble un maximum de concerts.
Il faut que la France sache qu’à Paris, vit la plus extraordinaire des déesses du rock’n’roll, beaucoup plus captivante et terrible que les stars de la pop mondiale et aseptisée : Marie France. Soutenue de façon infaillible par son public, elle n’attend qu’une chose : donner le plus de concerts possible, dans la capitale mais aussi à travers tout l’Hexagone (et ailleurs).
François Guibert
(16 mai 2012)
N.B. : étaient présents dans la salle (ultra blindée) entre autres Yan Péchin, Jean-William Thoury, Hélène Pince, Isobel Mendelson, Bambi, Pascale Ourbih, Florence Derive, Jean-Louis Régnier, Jean-Emmanuel “Deluxe” Dubois, Clément Boulland, Pascal Greggory, Pierre Mikailoff, Didier Dahon, Fabien MacRa.
(1) : “Hantises” (2006) de Phantom Featuring Jacques Duvall, “Phantom Featuring Marie France” (2008), “Phantom Feat. Lio” (2009), “La femme plastique” (2010) de Miam Monster Miam & Les Loved Drones, “Le cowboy et la call-girl” (2009) et “Expert en désespoir” (2011) de Jacques Duvall, “Kiss” (2012) de Marie France & Les Fantômes, ou encore le premier album (2012) de Mademoiselle Nineteen.
(2) : le Réservoir est une salle de concerts qui fait également restaurant et bar.
(3) : le 12 février 2011 à L’International, les 28 et 29 avril 2011 au Centre Wallonie Bruxelles.
(4) : Depuis son grand retour sur scène le 11 février 2006 au Trianon et jusqu’au concert du Réservoir ce 9 mai, Marie France n’a interprété en live le titre “Chez moi à Paris” que deux fois. Une première fois lors de ce fameux concert au Trianon. Christophe Cravero (piano, violon), Valentine Duteil (violoncelle, basse) ainsi qu’une choriste et un batteur étaient à ses côtés. Puis le 13 février 2007, en version r’n’r boogie acoustique. Le piano frénétique de Christophe Cravero et le violoncelle de Valentine Duteil, devenant légèrement rhythm’n’blues sur ce titre, l’accompagnaient lors de cette rare version live.
(5) : hormis pour la chanson “Un garçon qui pleure”, signée François Bernheim.
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• Nouvelle page spéciale
« JACQUES DUVALL
& BENJAMIN SCHOOS :
les deux font la paire
("LA LIBRE BELGIQUE",
14 juillet 2012) »
sur ce lien (à copier-coller):
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-BENJAMIN-SCHOOS-%26-JACQUES-DUVALL--d--les-deux-font-la-paire-g---k1--g-La-Libre-Belgique-g-%2C-14-juillet-2012-k2--.-.htm
Avec plein de visuels colorés Freaksville
Et où JACQUES DUVALL & BENJAMIN SCHOOS
expliquent leur façon de fonctionner quand ils créent des chansons
« Gilbert Montagné au piano ! »
© BENJAMIN SCHOOS
(18 juillet 2012, sur sa page Facebook)
« Je suis tout disposé à écrire pour JOHNNY HALLYDAY s'il venait à me le demander. »
© JACQUES DUVALL
(juillet 2012)
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Chronique du reportage
"UN POISON NOMMé WANDA"
(PHANTOM FEATURING LIO en tournée)
dans "TELERAMA" (août 2012) :
"UN POISON NOMMé WANDA"
(PHANTOM FEATURING LIO en tournée)
dans "TELERAMA" (août 2012) :
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page (avec chronique détaillée)
« MARIE FRANCE
dans “LE PROLONGEMENT DE MOI” (2012),
film de STEVE CATIEAU »
sur ce lien (à copier-coller) :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-dans--g-LE-PROLONGEMENT-DE-MOI-g---k1-2012-k2-%2C-film_serie-de-STEVE-CATIEAU-.-.htm
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Avant-première du film/websérie “LE PROLONGEMENT DE MOI”
le mercredi 7 novembre 2012
aux ATELIERS VARAN (Paris)
en compagnie du réalisateur, des acteurs et actrices et de l’équipe technique du film :
Avec “Le prolongement de moi”, Steve Catieau réalise une œuvre digne et intéressante, tournée en mars 2012, sur un sujet atypique, peu voire guère traité jusqu’à présent dans le cinéma français.
D’une durée totale de cinquante-six minutes, ce film décrit, raconte, met en perspective le désamour ou en tout cas le manque d’intérêt — et le degré d’intensité de celui-ci — qu’éprouve une jeune mère, Helena (jouée par Lorène Devienne), pour son fils. Et le mélange de sentiments contradictoires et d’interrogations internes que cela provoque en elle : culpabilité, détachement, remords, continuer à être à fond dans la vie active, mener son quotidien de femme comme elle en a envie avec les hommes, non-désir de vouloir se marier ou d’avoir un deuxième enfant, etc.
Pendant la quasi-totalité de cette websérie (1), le fils de Helena a l’âge d’un bébé de quelques mois, ou peut-être 1, 2 ou 3 ans. On le voit très peu à l’écran mais il est le sujet principal des dialogues entre les personnages.
Dans sa filmographie, c’est la première fois que Marie France interprète le rôle d’une mère, Gema (la maman de Helena). Elle figure dans deux scènes, chacune étant tournée en intérieur.
Dans la première scène (une dizaine de minutes après le début), il s’agit d’une discussion entre mère et fille. Nous sommes dans la cuisine de Gema, robe échancrée et élégante de ville, cheveux attachés, collier de perles au cou. Enthousiaste et épanouie, elle dit à sa fille Helena combien son enfant lui ressemble, qu’il est tout son portrait. Qu’elle est si heureuse (en tant que maman de Helena) que ce petit être fasse partie de sa famille. De son côté, Helena, comme gênée et perturbée par ces compliments, s’attarde de façon inconsciente sur des préoccupations 100 % terre à terre : chercher les couverts, etc.
La seconde scène où figure Marie France est située vers le premier tiers du film. Il s’agit d’une discussion téléphonique entre son personnage, Gema, et Ludovic (interprété par Olivier Nicklaus). Ce dernier, dont on devine le profil de Parisien clubber branché, est l’un des bons amis de Helena, doté d’un esprit ironique et joyeusement désabusé. Il est un peu le confident de Helena, son, disons, conseiller-consultant sentimental improvisé, en mode “relax man” distingué. Helena et Ludovic sont filmés chacun dans leur propre logement (photos ci-dessous).
Dans cette scène, quand Ludovic décroche le téléphone et qu’il entend que c’est Gema au bout du fil, il semble flatté de l’intérêt qu’elle lui porte. Et aussi on sent que, bon, comme c’est la maman de Helena, il faut quand même bien l’écouter même si ça ne le passionne pas outre-mesure. Mais qu’il l’aime bien et qu’il s'est attaché à elle.
Dans cette seconde scène, dos à la fenêtre de son appartement parisien (ça sent le 1er ou 6e arrondissement) en pleine journée, Gema demeure — comme dans la première scène mais avec une autre tenue — une Parisienne toujours impeccablement chic.
Comme toujours, Marie France est en pleine possession de son charme ultra magnétique. Avec subtilité et en y mettant son innée Rock’n’Roll Queen touch, elle joue une Gema pimpante, charmeuse en diable, souriante, positive, raffinée, les cheveux souples et ondulés, extrêmement coquette. Et pleine d’humour. Par exemple, la phrase dans la première scène où elle parle d’un dinosaure-jouet en disant d’un ton mi-détaché mi-comique que « c’est pas donné, ce genre de babioles ». Ou encore lorsque, en tant que Gema, elle dit : « Aah, Ludovic ! J’aimerais tant vous avoir comme gendre. »
Marie France a bien sûr assisté à l’une des trois projections (celle de 21h) du “Prolongement de moi”, lors de cette avant-première.
Cette soirée, très conviviale, simple, chaleureuse, sans aucun chichis, était ouverte à toutes les personnes qui le désiraient. Bravo à Steve Catieau et son équipe pour son déroulement impeccable et tranquille. Et encore plus, bien sûr, avant tout, pour le film “Le prolongement de moi”.
François Guibert
(1er décembre 2012)
(1) : un épisode est mis en ligne chaque mercredi à 20h depuis mi-novembre 2012 sur le site officiel du “Prolongement de moi” : http://leprolongementdemoi.com/
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Commandez le tout nouvel album CD live
(paru le 10 décembre 2012)
“CHINA MAN VS CHINA GIRL
AU THÉÂTRE DE L'ÉTUVE (LIÈGE)”
de BENJAMIN SCHOOS
sur ce lien à copier-coller :
https://freaksvillerecord.myshopify.com/products/benjamin-schoos-china-man-live-at-letuve
“CHINA MAN VS CHINA GIRL AU THEATRE DE L’ETUVE” de BENJAMIN SCHOOS :
Un superbe album, passionnant, enregistré le 18 octobre à Liège, en mode intimiste, très émouvant. Excellent son (un son aussi très bien que les albums studio, parfait pour écouter chez soi) live, captation professionnelle (tout le contraire d’un disque pirate bootleg). Aux côtés de Benjamin (voix, synthétiseur Korg) : CHRIS CERRI (piano) et SABINO ORSINI (synthés, programmations, dictaphone, choeurs). Un CD complémentaire de la version studio "China Man Vs China Girl" paru en début d'année. Textes de JACQUES DUVALL (sauf “LE COMBAT” de MARC MORGAN et l’inédit “AMOUR CHINOIS” de BENJAMIN SCHOOS). Plus d’impressions prochainement.
François Guibert
(15 décembre 2012)
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
seront en concert
le samedi 18 mai 2013 à 22h30
au RÉSERVOIR (16 rue de la Forge-Royale) à PARIS 11e.
• Annonce vidéo du concert sur ce lien (à copier-coller) :
https://www.youtube.com/watch?v=9_ITSqSoT-E
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••
• Page spéciale
« Compte rendu détaillé du concert de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
+ BENJAMIN SCHOOS le 9 mai 2012 au Réservoir (Paris) »
sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-%26-LES-FANTOMES-et-BENJAMIN-SCHOOS-le-9-mai-2012-au-RESERVOIR--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Page spéciale
(en construction jusqu'à fin mai)
« MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
jouent l'album “39 DE FIEVRE”
le 18 mai 2013 au RESERVOIR (Paris) »
sur ce lien (à copier-coller) :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-et-LES-FANTOMES-jouent-l-h-album--g-39-DE-FIEVRE-g--le-18-mai-2013-au-RESERVOIR--k1-Paris-k2--.-.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle annonce vidéo 100 % “39 DE FIEVRE”
« MARIE FRANCE et les FANTÔMES
jouent l’album “39 DE FIÈVRE”
le 18 mai 2013 au RESERVOIR (Paris) »
sur ce lien (à copier-coller) :
https://www.youtube.com/watch?v=g0hrqHye1vE
Avec des extraits audio des quatorze titres de cet album.
Tous ces morceaux seront joués ce soir-là.
MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
en concert le samedi 18 mai 2013 à 22h30
au RESERVOIR
(16 rue de la Forge Royale)
à PARIS 11e
(métro Ledru-Rollin).
ENTREE LIBRE.
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
© Philippe Lambert
(11 mai 2013 à Ans)
Page spéciale
« Compte rendu détaillé du concert
de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
qui jouent l'album “39 DE FIÈVRE”
le 18 mai 2013 au RÉSERVOIR (Paris) »
sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-et-LES-FANTOMES-jouent-l-h-album--g-39-DE-FIEVRE-g--le-18-mai-2013-au-RESERVOIR--k1-Paris-k2--.-.htm
© Fabien MacRa
(18 mai 2013)
••••••••••••••••••••
© Sabino Orsini
(11 mai 2013 à Ans)
MARIE FRANCE & LES FANTÔMES
jouent l’intégralité de l’album “39 de fièvre”
le samedi 18 mai 2013 au RÉSERVOIR (Paris) :
Ce 18 mai de 22h30 à 23h50, Marie France & Les Fantômes concrétisent un rêve incroyable, un fantasme de dingofan de rock et roll en français d’inspiration sixties : ils interprètent en live l’intégralité de l’album “39 de fièvre”. Chose qu’elle n’a pas faite depuis ses concerts au Palace et au Bataclan en 1981.
En concert, elle chante très régulièrement “Le diable en personne”, “Chez moi à Paris” et “39 de fièvre”, en acoustique ou en électrique, mais jamais les onze autres morceaux. Elle avait toutefois aussi interprété “Dansons” lors de son spectacle “Marie France et ses passions” le 1er mai 2008 à la “Foire de Paris”.
Marie France a enregistré ce disque majeur et incontournable en 1981. Trois membres de Bijou figurent à ses côtés sur ce vinyle (réédité en CD en 2000) : Vincent Palmer (guitares, arrangements, plus quelques basses), Dynamite Yan (batterie) et Jean-William Thoury (réalisateur, parolier ici de cinq textes). Philippe Guyot — qui, plus tard, fera partie du groupe Dennis' Twist — joue quant à lui de la basse.
“39 de fièvre” est le chef-d’œuvre absolu et parfait de plus de cinq décennies de rock’n’roll en français, avec “Johnny, reviens ! Les rocks les plus terribles” (1964) de Hallyday. D’ailleurs, ce show de Marie France ce soir, c’est exactement comme si, par exemple, en juin 2013, rêvons un peu, Johnny Hallyday allait chanter à Bercy les 14, 15 et 16 juin 2013 toutes les chansons desdits “Rocks les plus terribles”.
22h30 pile poil : Jampur Fraize et Marc Wathieu (guitares), Pascal “Scalp” Schyns (basse), Jérôme Danthinne (batterie) et Marc Bouille (chœurs) démarrent sur les chapeaux de roues avec l’intro de “Chez moi à Paris”.
Souveraine, majestueuse, ultra charismatique, ample chevelure blonde, Marie France est au micro sur le devant de la scène. « J’ai roulé ma bosse, j’ai vu tout un tas de pays (de pays !) / Et du sud au nord, tout le monde connaît bien Marie (oh Marie !) », etc. : c’est parti pour une heure quinze d’un show anthologique de rock’n’roll sauvage matîné d’esprit yé-yé, avec aussi des slows (“Trop tard”, “Pas cette chanson”).
Le son est excellent, et les guitares limpides. Cela sera comme ça jusqu’à la fin du set. Ça s’entend que Jampur Fraize a grandi à l’école Wilko Johnson (entre autres), l’une des nombreuses influences majeures de Vincent Palmer. Il envoie donc très régulièrement des décharges nerveuses pub rock acérées, soit en guitare rythmique, soit en solo. Tout cela en parfait complément avec la six-cordes rock’n’roll pop aiguisée de Marc Wathieu.
Sur scène (et hors scène), par sa présence incendiaire, sa voix torride, Marie France irradie. Dans sa façon d’être, de se mouvoir, de chanter, de ressentir et vivre les choses, elle a en elle, de façon spontanée et innée, une rock’n’roll attitude du tonnerre. À un moment (sur “Le diable en personne”), elle joue debout avec son pied de micro comme, par exemple, Johnny Hallyday l’a fait mais version “allongé sur le sol” pendant son improvisation sur “Deux étrangers” lors de son show 2012.
« J’ai enregistré cet album en 1981. Ça fait… trente-deux ans ! Donc ça veut dire que je vais le rechanter dans trente-deux ans ?! », lance sur un ton mutin Marie France.
Au tour de “Chanson magique” : notre miss et son gang belge revisite cet irrésistible classique de Cliff Richard & Les The Shadows. Sur des sons de guitare doing dongue doing à la Hank Marvin, Marie France chante ce qui pourrait être sa devise : « Ma seule joie réelle, c’est le rock’n’roll ! »
Arrive la ballade “Avec toi”, et l’on constate donc, de visu et avec plaisir, que les quatorze chansons seront bel et bien jouées dans l’ordre exact du disque. C’est parfait comme cela. Car ce déroulement est idéal, parfaitement ajusté, alternant originaux et reprises, ballades déchirantes (“Avec toi”, “Pas cette chanson”), slow poignant (“Trop tard”) et rocks des plus furieux. À l’évidence, ce tracklisting impeccable a été élaboré avec pertinence et mûre réflexion par Jean-William Thoury au moment où se finalisait ce 33 tours.
D’ailleurs, présent tout près de la scène sur le côté gauche, se trouve le même Jean-William Thoury. Il est le maître d’œuvre façon Phil Spector (uniquement du point de vue artistique, sans le côté extramusical de ce dernier) de l’album “39 de fièvre”. À plusieurs reprises, Marie France le désigne amicalement du doigt, en guise de clin d’œil.
Elle le présente au public, en disant que c’est lui qui a réalisé le disque et qu’il est l’auteur de plusieurs textes du disque : “Chez moi à Paris”, “(La vie me chante) Ouh la la la”, “Comme les autres”, “Trop tard” et une adaptation francisée de “Lucille” de Little Richard (“Youri”).
En intro de “(La vie me chante) Ouh la la la”, elle l’interpelle en disant : « Tu te souviens, Jean-William ? Quand on a enregistré le disque, on avait dédié une chanson à chacun des musiciens. » Avec “Comme les autres”, ce morceau est sans aucun doute le plus pop, bien qu’il soit doté d’un esprit 100 % rock’n’roll, du set et du disque “39 de fièvre”.
Avec toute sa fougue à la Wanda Jackson ambiance “Fujiyama Mama” des années 1950, Marie France envoie a cappella la phrase « Ta mère dit non ! », aussitôt suivie par la frappe du batteur Jérôme Danthinne. Puis « Ton père dit non / Ton frère dit non / Ils peuvent bien me dire non / Mais toi dis-moi oui » (etc.).
Et hop, c’est “Dis-moi oui”, rock’n’roll popularisé en 1963 par Jean-Philippe Smet. Sauf que Marie France le chante largement mieux que cette version masculine JH de 1963 (et c’est déjà le cas dès 1981 avec sa reprise studio sur “39 de fièvre”). Ils rallongent le morceau afin que l’ambiance monte encore plus dans la salle. Et durant ces solos improvisés, Marie France en en profite pour présenter chacun des quatre musiciens ainsi que le choriste et nouveau venu Marc Bouille.
Dans l’album “39 de fièvre”, les chœurs altiers, hyper clairs, euphoriques et entraînants des frères Georges et Michel Costa occupent une place primordiale, récurrente et indispensable. Aussi, pour l’occasion, le musicien belge Marc Bouille a rejoint les Fantômes en tant que choriste masculin.
À son tour, sur quasiment chaque couplet ou en tout cas tous les refrains, Marc entonne ces irrésistibles « aaaaah », « ouh ! ouh ! » et autres « wap doo wap » qui épicent avec ravissement tous ces morceaux rock’n’roll. Cela leur donne encore plus une tonalité “à la française”, et c’est génial.
Par son atmosphère tourmentée et mélancolique, “Pas cette chanson” bouleverse. « Ne joue pas cet air-là / Qui me rappelle autrefois / Oublie-le s’il le faut / Ne touche pas à ce banjo » : Marie France remplace ici « piano » par « banjo » pour que le texte soit raccord avec la guitare de Marc Wathieu qu’elle désigne du doigt.
Semblant avoir les yeux un peu mouillés pendant cette chanson, Marie France (c’est tout autant le cas pour les titres au rythme rapide) vit pleinement le texte et les mots qu’elle chante. Tout comme sur “Trop tard”, elle danse avec Marc Bouille, heureux veinard, quelques pas de slow façon “surpats” des sixties (au Bus Palladium, au Rock’n’Roll Circus ou tout autre dancing parisien qu’elle fréquentait alors de façon assidue). Au même moment, Jampur & Marc assurent un solo électrique comme s'ils jouaient dans une ambiance tamisée.
À la fin, maîtresse de la scène, raccord avec les mots du refrain, elle dit : « Oh non, pas cette chanson, à chaque fois elle me fait le même effet. » Pour signifier au public que cela remue des souvenirs en elle.
“Le diable en personne” (“Shakin All Over”) : encore un rock’n’roll 1 2 3 4 carré aux paroles aussi incendiaires que “39 de fièvre”. La descente-gimmick maléfique de guitares couplée à la rythmique vaudou’n’roll évoque beaucoup plus l’ensorcelante et chef-d’œuvresque version 1961 de Vince Taylor et ses Play-boys, que l’original pré-hard rock pop étriqué de Johnny Kidd & The Pirates. Du grand art que “Shakin All Over” en version française par Marie France, accompagnée par Bijou ou par Les Fantômes.
Sur “Comme les autres”, Marie France chante la phrase « Toutes les autres filles / Vont au théâtre / En manteau de vison — berk ! », avec un petit geste balayeur de la main au moment où elle dit le mot « berk ! », tout en glissant un nouveau clin d'œil en direction Jean-William Thoury (auteur du texte).
Vocalement, tout au long du concert, Marie France fait des merveilles. Elle reprend les mêmes intonations, de façon spontanée, que celles qu’elle a sur le disque. Par exemple, les couplets et refrains de ce “Comme les autres” aux voix très fines et aiguës, le refrain de “(La vie me chante) Ouh la la la”, etc. Et aussi les différentes facettes de sa voix, déchaînée, langoureuse, sensuelle, parfois tout cela à la fois. Et toujours avec sa propre griffe, typiquement Marie France, unique. Le solo de clavier joué par Palmer sur le disque est ici remplacé par un solo de guitare de Marc.
Pour “Dansons”, Marie France pulvérise la gentillette adaptation jazzy neuneu de Sylvie & Eddie Vartan. Elle transforme cette chanson yé-yé en un rock’n’roll carré et échevelé, à l’énergie punk.
Composition originale de Vincent Palmer (paroles de JWT), “Trop tard” est le slow absolu qui tue, façon “Derniers baisers” de Mike Shannon & Les Chats Sauvages, en encore plus captivant. “Trop tard” permet à Marie France de montrer au public sa passion pour les chansons langoureuses des années 1960.
“Chéri ce s’ra moi” est joué et chanté de manière démoniaque, avec orgie de sons de guitares électriques, rythmes basse/batterie effrenés. De sa voix chaude, aiguë et ultra sensuelle, Marie France chante des phrases comme « Si tu reçois une lettre parfumée / Si tu cherches à savoir de qui elle est / Chéri ce s’ra moi / Oh chéri ce s’ra moi », c’est comme un appel direct au shake, rattle & roll.
En prime, ici elle envoie un « wwwwoouuuuuh !!!! » avant un solo de guitare. Là, elle se déhanche, souple, féline, auprès de Marc ou Jampur quand ils font leurs solos. Le rock, c’est ça !
“Youri” est joyeusement dans le même esprit. Toutefois, les guitares sont volontairement plus “disciplinées”, c’est-à-dire plus pub rock, rythmiques. Elles s’arrêtent net à chaque fin de vers pour reprendre quelques secondes après (et ainsi de suite).
Les chœurs de Marc Bouille sont bien chouettos car ils complètent efficacement les couplets. Il chante ainsi en même temps que Marie France, en guise de seconde voix, des phrases telles que « Youri, c’est si doux quand t’as dis oui », « Youri, ah combien l’attente est longue”, et ça sonne super top.
Marie France hurle à deux reprises un cri primal de rock’n’roll woman avant chaque solo de Marc Wathieu. Elle chante avec un phrasé saccadé et rageur le début du refrain : « Je crois que c’est le moment / Youri faut que tu saches / Ah que j’t’épouse sur l’heure / Il ne faut plus qu’on se cache »
Après “39 de fièvre” (la chanson cette fois), vient de la “Dynamite” au tempo infernal et trépidant. Une cavalcade bien réjouissante, avec la diction claire et joyeuse de Marie France. Avec les musiciens, elle prolonge ce titre (par rapport à la version studio de deux minutes) en rechantant une seconde fois les deux ou trois deniers couplets. À la toute fin, résonne le boom sonore de la frappe du batteur Jérôme Danthinne.
Le rappel : « On passe maintenant à un autre auteur, Jacques Duvall. On dit... On dit que c’est le premier 45 tours punk... français : “Déréglée” ! » Les Fantômes jouent de manière beaucoup plus carrée que l’original 1977 ce standard underground, toujours très prisé (parfois plus que l’album “39 de fièvre”, à tort) par les adeptes français ou étrange de musique garage francophone.
« Je suis très heureuse d’être ici avec vous ce soir, de vous revoir enfin. Il y a plein d’amis, de vrais amis dans la salle, des fans. Il y a ici un fan qui, depuis qu’il m’a vue la première fois en 2002, est présent, toujours, à chacun de mes concerts, au premier rang, c’est François Guibert. Voici une chanson extraite de l’album “Phantom Featuring Marie France”, paru en 2008 : “Les nanas”. » Marie France et les Fantômes jouent ce rock’n’roll blues chouettement et éminemment féministe.
Puis ils enchaînent avec le tubesque “Le détecteur de mensonges”, extrait de l’album “Kiss” (2012). Les paroles sont de Jacques Duvall, les musiques de Benjamin Schoos. Marie France présente au public ce dernier, maître loyal de Freaksville Record. Il monte sur scène à ses côtés quelques instants pour recevoir les salutations enthousiastes du public.
Sans Benjamin Schoos, il n'y aurait pu y avoir toute cette formidable et excitante épopée vécue entre Marie France et les Phantom/Fantômes/Loved Drones depuis leur rencontre scénique le 20 décembre 2006 au Klub (Paris).
Puis la Reine du rock’n’roll et son gang reprennent le titre qui a ouvert le show : “Chez moi à Paris” (paroles de JWT, musique de Dynamite Yan). Marie France descend dans la salle, micro en main, pour interpréter au milieu des spectateurs cette ode rock’n’roll à la Ville Lumière.
Ils prolongent spontanément de plusieurs minutes cette chanson avec Marie France qui fait chanter tour à tour dans le micro à une dizaine de personnes le refrain « Chez moi à Paris ! Chez moi à Paris ! ».
Une heure et quart historique de rock’n’roll vivant et dynamique, gravée pour toujours dans le cœur, le cerveau et l’âme. Il faut absolument que Les Fantômes continuent de donner le plus de concerts possible avec La Chanteuse Ultime de rock’n’roll.
François Guibert
(20 mai 2013)
N.B. : dans la salle étaient également présents Yan Péchin, Jean-Eric Perrin, Alex Rossi, Arnold Turboust, Fifi Chachnil, Isobel Mendelson et bien d’autres.
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© Pascal Renier
(11 mai 2013, à Ans)
Ci-dessus : BENJAMIN SCHOOS en première partie (en solo)
de MARIE FRANCE & LES FANTÔMES le 11 mai 2013 à Ans.
Il a interprété en solo :
“Les nanas”,
“Trop de boucan”,
“Ma puce”,
“Que sont-ils devenus ?”,
“Le long de la voie ferrée”,
“Le cri”,
“C'est toi”
(paroles de Jacques Duvall,
musiques de Benjamin Schoos).
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• Page spéciale
« MARIE FRANCE
dans le livre “FRENCHY BUT CHIC” (2013)
de JEAN-ÉRIC PERRIN »
sur ce lien à copier-coller :[/color]
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-dans--g-FRENCHY-BUT-CHIC-g--par-JEAN-ERIC-PERRIN--k1--g-ROCK-AND-FOLK-g-%2C-1980-k2--.-.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale
« MARIE FRANCE “au coeur de la musique”
dans le magazine “PARIS MONTMARTRE” (été 2013) »
sur ce lien (à copier-coller) :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE--g-au-coeur-de-la-musique-g--dans--g-PARIS-MONTMARTRE-g---k1-ete-2013-k2--.-.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Variete-et-chanson-francaises-BERTRAND-BURGALAT---A-S--DRAGON-3B03O.htm
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
1°) Interview de MARIE FRANCE et DIDIER WAMPAS,
dans l'émission “Service public” (France Inter),
diffusée en direct le 28 octobre 2013.
40 mn.
Sujet : l'expo “Europunk” à la Cité de la Villette et les premiers punks.
L'émission est en ligne sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=bcsl-_KqraQ
2°) Interview de MARIE FRANCE
dans "LES POUPEES DE PARIS" (120 mn, octobre 2013)
en ligne sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=W6mrNdTcrHg
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• Nouvelle page spéciale
(avec compte rendu détaillé)
« Compte rendu détaillé du concert “CHINA MAN VS CHINA GIRL”
de BENJAMIN SCHOOS
le 3 octobre 2013 aux TROIS BAUDETS (Paris) »
sur ce lien (à copier-coller) :http://lachanteusemariefrance.fr.gd/BENJAMIN-SCHOOS--g-CHINA-MAN-VS-CHINA-GIRL-g--le-3-octobre-2013-aux-TROIS-BAUDETS--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
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BENJAMIN SCHOOS
joue son album “CHINA MAN VS CHINA GIRL”
en première partie de BERTRAND BURGALAT
le jeudi 3 octobre 2013 aux TROIS BAUDETS (Paris) :
« Je voudrais remercier Benjamin Schoos qui a fait notre première partie, qui a été très chic et que j’apprécie beaucoup. »
(© Bertrand Burgalat, sur la scène des Trois Baudets, vers la fin de son set)
Grâce à mister Burgalat, autre maestro de la pop en français, Benjamin Schoos se produit de nouveau à Paris. Immanquable, comme pour chaque prestation Freaksville dans la ville de la reine du rock’n’roll Marie France. Quarante minutes d’élégance et de savoir-faire pop, au service de magnifiques chansons qu’il a composées. Les paroles sont écrites par Jacques Duvall, hormis “Le combat”, texte signé Marc Wathieu.
20h : « Bonsoir, lance monsieur Schoos après une courte intro instrumentale, assis devant son synthé, costard noir et cravate, comme ses acolytes. Je vais vous chanter mon album “China Man Vs China Girl”, l’histoire d’un catcheur belge qui affronte une Chinoise as du kung-fu. La première chanson s’appelle “Marquise”. »
Avec une rythmique sortant tout droit de son clavier, et un arrangement lancinant synthétique, il chante ce titre enjoué et euphorique. Un texte en forme de spéciale dédicace, en provenance tout droit du dingo cerveau de Duvall, à une noble dame bien sous tous rapports et dévouée corps et âme à son prochain.
Pour “Profession catcheur”, Benjamin fait son Didier Wampas façon soft et tranquillos. Ainsi, tout en continuant à chanter, il s’asseoir sur le rebord de la scène, se balade dans l’allée du premier rang (inoccupé). Il reconnaît un Freaksville dingofan au deuxième rang.
Puis il termine cette pop song atmosphérique en s’allongeant sur scène, toujours en costume bien sûr. « Ça, c’est le catch belge que vous venez de vivre en direct. Je suis ravi de vous présenter mes musiciens : Christophe Cerri au piano. Originaire d’Angleterre mais il habite à Paris depuis peu, Jeremy Allen au synthé. Et enfin, Pascal Schyns au Korg MS2000 et au synthé. »
La dextérité des doigts de Chris Cerri sur son piano est mise en valeur et en avant pendant “La Chinoise”. Une émouvante chanson d’amour-cri du coeur du catcheur-narrateur imaginé par Duvall vis-à-vis de la “fille du dragon”.
Benjamin chante ensuite “Je ne vois que vous”, son tube radiomultidiffusé dans de nombreux pays. Par rapport à la version studio, il rajoute dans le refrain les mots anglais « I only see you », alternés avec sa traduc’ franco-belge.
L’interprétation live du “Combat” délaisse la grosse influence Etienne Daho (dans les mots chantés, la façon dont Benjamin entonne le refrain, voix un peu haut perchée) de la version studio, rythmée par la batterie de Jérôme Danthinne (des Fantômes et Loved Drones). Là, sur scène, “Le combat” est plus émouvant, plus à nu, épuré, dans les arrangements. Il propose ensuite “China Man Vs China Girl” et, assis à nouveau sur le rebord de la scène, l’exalté et poignant “À mort l’amour” (alternant en bonus dans son interprétation live les mots “amor” et “amour” dans le refrain).
« Merci beaucoup. Avant de vous laisser avec le grand Bertrand, je vais terminer avec l’un de mes tout nouveaux morceaux. Je l’ai composé avec Alexandre Chatelard. »
Cette chanson pop inédite, envoûtante, solide et carrée, est présentée pour la première fois en public. Il est question entre autres d’un « masque de transe » dans le refrain. Elle laisse présager d’un prochain disque aussi inspiré que le CD “China Man Vs China Girl”. Avec une rythmique toutefois plus appuyée, plus dansante, tout en restant aussi pop. La verve créatrice de Benjamin Schoos et Freaksville fonctionne toujours à plein régime.
C’était la dernière date de la tournée “China Man Vs China Girl” de Benjamin Schoos. En 2014, il publiera un nouvel album. Il le défendra au fil des mois en donnant au moins une trentaine de concerts (dont trois au Vietnam en avril).
À ce jour, “China Man Vs China Girl” ainsi que sa captation live officielle “Au Théâtre de l’Etuve” sont les pièces maîtresses de la discographie de Benjamin Schoos/Miam Monster Miam. À égalité avec “Femme plastique” (2011) dans un tout autre registre, rock, azimuté, explosif.
Et où il est accompagné par les fantastiques Loved Drones, alias Les Fantômes lorsqu’ils accompagnent sur scène ou sur disque Marie France. Comme c’était le cas lors du concert spécial “39 de fièvre” de cette dernière le 18 mai 2013 au Réservoir (Paris), concrétisation bien réelle d’un rêve que l’on pensait irréalisable. Et qui est désormais gravé à vie dans la mémoire des dingofans y ayant assisté.
François Guibert
(11 novembre 2013)
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale
« Compte rendu du concert “The Tangible Effect Of Love”
de BENJAMIN SCHOOS & LES LOVED DRONES
le 28 mars 2014 à LA MAROQUINERIE (Paris) »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/BENJAMIN-SCHOOS-et-les-LOVED-DRONES--k1--g-The-Tangible-Effect-Of-Love-g--k2--le-28-mars-2014-a-LA-MAROQUINERIE--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
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BENJAMIN SCHOOS & LES LOVED DRONES
Concert “THE TANGIBLE EFFECT OF LOVE”
Vendredi 28 mars 2014 à la Maroquinerie (Paris) :
Dix mois après l’historique concert spécial “39° de fièvre” aux côtés de Marie France (1), les Loved Drones — alias Les Fantômes, ex-Phantom — reviennent sur scène à Paris.
Parole de Freaksville DingoFan addict : “The Tangible Effect Of Love” (2012) des Loved Drones est l’opus le plus étrange et bizarre de Freaksville. Musicalement, il est très difficile d’accès. C’est sans aucun doute le CD le plus invendable (à un large public) de cet hyper créatif label belge.
Il s’agit d’instrumentaux psychédéliques, planants et cosmiques, avec toutefois l’esprit allumé freaksvillien. Benjamin Schoos et, en invités, Emmanuelle Parrenin (“Cosmic Memories”, où elle joue aussi de la harpe) ainsi qu’un certain Rockhausen y posent des voix de-ci de-là.
D’une certaine façon, “The Tangible Effect…” est l’antithèse de la pétaradante et dynamique “Femme plastique” (2010) du même groupe. L’unique chanson de ce précédent album se rapprochant de “The Tangible…” est “Erotoman”. Ce titre préfigure l’ambiance expérimentale de musiques de films oniriques et vaporeux, distillée au long des huit plages de “The Tangible…”.
Ce 28 mars, Benjamin Schoos et son équipe présentent pour la première fois à Paris en live ce disque conceptuel. Il s’agit d’une première partie dans le cadre d’une soirée organisée par le magazine papier et le site “Gonzaï”, en prélude à Turzi et The Telescopes. Aussi, les Belges azimutés ne jouent que trente-cinq minutes. Soit cinq morceaux, de 20h20 à 20h55.
Benjamin Schoos, Jampur Fraize, Marc Wathieu (guitares), Pascal “Scalp” Schyns (basse), Chris Cerri (orgue) et Jérôme Danthinne (batterie) démarrent le set par “The Hindenburg Omen”. Et là, ouf de soulagement : les Freaksville Men n’ont pas viré hippies babacools. Ils jouent ce titre dans une version beaucoup plus rageuse et intense que celle du disque. Avec les guitares nettement plus en avant. Celles-ci, sur le CD, sont mixées (hormis le son cristallin d’une six-cordes à la fin de la chanson) sensiblement en arrière-plan, au profit des Fender Rhodes et claviers.
« Merci !, dit Benjamin. Nous sommes les Loved Drones, de Belgique. La prochaine s’intitule “Red City”. C’est un hommage à “Madchester” (Manchester). »
“Red City” suivi de “Romantic Giallo” : ces morceaux dégagent eux aussi sur scène un son beaucoup plus rock, compact, efficace, nerveux. Les guitares prédominent. Elles sont l’élément majeur de ces interprétations live.
Chris Cerri, au clavier, y ajoutent les éléments sonores intersidéraux. Cela donne une sorte de spectre-magma carré rock’n’roll, hypnotique et hyper énergique. Ça n’a rien à voir avec une atmosphère rebutante de progressive music mollassonne et horripilante (2).
L’ambiance se fait plus calme et ralentie avec “Psychotic Educational Sex TV”, un space funk soul track. Le tempo, medium, est langoureux. Benjamin passe sa voix au vocoder. Sur la version studio, on y entend de la flûte traversière (jouée par Jean-François Hustin) mais heureusement pas en concert. Ce titre est dans la même veine que la chanson “Elle ou moi” (sur l’album “Kiss” de Marie France & Les Fantômes, 2012).
La chanson “Cosmic Memories”, agrémentée sa phrase gimmick « Souvenirs métaphysiques de notre existence cosmique », est agréable. C’est une sorte de bande son pour la rêverie et l’onirisme. Mais le meilleur moment de cette composition reste le final de sa relecture scénique : pendant trois ou quatre minutes, des guitares hargneuses, mordantes, carrées, et une rythmique appuyée.
“The Tangible Effect Of Love” en live : ou quand nos héros belges de Freaksville s’aventurent sur les terres du Cosmic Space Rock. Avec un max’ de patate, à bloc, et plein de sons de guitares.
François Guibert
(19 avril 2014)
(1) : le samedi 18 mai 2013 au Réservoir (Paris).
(2) : car oui, le style musical qui donne des envies d’énervement, qui procure malgré soi des sentiments de haine, de stress et des ondes négatives, ce n’est pas par exemple le punk mais le rock (et la pop) progressif. Un calvaire sonore. Une atrocité découverte et subie en live sous le nom de Joy As A Toy, le 11 février 2011 à L’International (Paris).
Les breaks étaient incessants. Les musiciens se regardaient et s’écoutaient jouer entre eux. Aucun plaisir à écouter leur musique prétentieuse, sans queue ni tête. Un traumatisme interminable, qui a duré cinquante exténuantes minutes.
De façon incongrue et hors sujet, cet affreux groupe belge de progressive pop, Joy As A Toy, ouvrait ce soir-là pour Miam Monster Miam & les Loved Drones. Ces derniers ont ensuite présenté un set rock’n’roll puissant et éclatant avec les chansons de leur album “Femme plastique”. Aucun lien artistique du tout entre les deux formations.
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale
« Chronique détaillée du livre
“JACQUES DUVALL, LE CONTREBANDIER DE LA CHANSON”
(Éditions du Caïd, 2014) »
sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/-g-JACQUES-DUVALL%2C-le-contrebandier-de-la-chanson-g---k1-Editions-Caid%2C-2014-k2---d--chronique-du-livre-.-.htm
Ci-dessus :
Jacques Duvall et Marie France.
Par Jay Alanski (Bruxelles, 2002)
Commandez ce livre sur Jacques Duvall
sur le site des Editions du Caïd :
http://www.editionsducaid.com/fr/nouveautes.html
« Jacques Duvall's Book in my hands! So excited! »
Benjamin Schoos
(6 mai 2014)
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Livre “Jacques Duvall, le contrebandier de la chanson”
(Éditions du Caïd)
Ce livre est une bombe culturelle, littéraire et rock’n’roll. Dedans, il y a absolument tout concernant Jacques Duvall, l’homme, le parolier et le chanteur. Il ne manque rien : son parcours, ses artistes interprètes fétiches (Marie France, Lio, Alain Chamfort, entre autres), ses disques, ses marottes et obsessions depuis six décennies (dans la musique, le cinéma, la vie). Les multiples facettes de ce génial auteur-chanteur expert en désespoir sont passées au crible, et de manière enthousiasmante à lire.
Ce bouquin a vu le jour grâce à l’envie et l’énergie de l’équipe belge Freaksville Record. Il a été mis en route en juin 2013 (date à laquelle les premiers articles ont commencé à être rédigés) et imprimé en avril 2014. Pascal Schyns, bassiste de Marie France & Les Fantômes et des Loved Drones, qui dirige les Éditions du Caïd, a réalisé l’intégralité de la maquette.
La mise en page est sobre, claire, nette, simple. Hormis les chapos (présentations des articles) dotés d’un fond jaune flashy et de quelques visuels couleurs, le noir & blanc prédomine. Tout est au service des textes et des photos.
Les photos, justement. Toutes inédites, elles proviennent de la collection personnelle de Jacques, de Michel Clair, Jeep Novak, ainsi que d’autres personnes (Pascal Winkel, Michel Moers, Stéphanie Battiston…). Ou bien elles ont été prises par Pascal Schyns période Freaksville 2006/2013. Certaines sont issues de séances pour des pochettes de disques des années 1980 (45 tours “Je te hais”, album “Comme la romaine”, etc.). Mais celles publiées ici sont justement des prises “alternatives”.
Chaque article est d’une haute teneur rédactionnelle, toujours doté d’un point de vue argumenté, d’une vision personnelle. Tous les intervenants savent de quoi ils parlent et maîtrisent totalement leur sujet. Ils en parlent de manière compréhensible par toute personne qui se procurera le livre. Tous sont là pour servir et traiter au mieux, décortiquer de façon précise, exemples à l’appui, l’infinie thématique duvallesque.
Ainsi, Jean-Éric Perrin relate la création et l’enregistrement de “Pop Model” (1986). Il décrit le formidable contenu artistique de cet album majeur et à succès de Lio.
Dans le même état d’esprit, Thomas E. Florin retrace la genèse et l’enregistrement de “Hantises”, disque fondateur de 2006, point de départ de la connexion avec Freaksville. Michel Heynen, lui, se penche sur l’opus “Le cow-boy et la callgirl”.
Quand deux paroliers francophones majeurs se rencontrent : Jean-William Thoury converse avec Jacques à propos de ses premiers émois musicaux, ses interprètes, Serge Gainsbourg, l’écriture en français et en anglais, ou encore Elvis Presley.
Jean-Emmanuel Deluxe revient sur l’époque underground The Beautiful Losers de Jay Alanski. Il s’entretient également avec Jacques au sujet de Lio 1977/1983 et des “Lunettes noires” de Helena (LNA) Noguerra.
Olivier Monssens retrace les années Telex. Gilles Verlant explique, à travers deux articles, pourquoi Duvall est un « génie » (absolument, ce mot est écrit noir sur blanc par Verlant).
Avec une plume élégante et plutôt littéraire, Michel Heynen (article “Tous les chagrins mènent à Rome”) évoque les ambiances italiennes du 33 tours “Comme la romaine”.
Extraits de paroles à l’appui, Frédéric Pourbaix et Philippe Schoonbrood livrent chacun, dans deux articles différents (1), leur propre interprétation de la façon d’écrire de Duvall. Pourbaix consacre un autre article cette fois à “Swinging Jacques : Duvall et la langue de Sid Vicious”, donc lorsque le maestro a des envies d’écriture anglophone.
Les questions posées par Pierre Mikaïloff à l’auteur de “La fièvre dans le sang” ou du “Grand retour” sont toutes volontairement axées autour d’Alain Chamfort : comment la rencontre s’est faite, la manière dont ce tandem collabore, le fait de succéder à Gainsbourg, etc.
Juan d’Oultremont rédige un hallucinant et pourtant véridique reportage autour d’un tournage d’un clip amateur une nuit à Bruxelles. Où lorsque Duvall devient une sorte de Pierre Richard cowboy maudit et ensanglanté qui finit aux urgences.
En clôture du livre, Serge Coosemans met en avant les “trésors cachés” du parolier de Lio : films fantastiques (vampires, etc.) des années 1960, pin-ups, country music, disco (oui oui, le style musical disco).
Jampur Fraize propose une hilarante bande dessinée de quatre pages, très bien vue, tordante à lire : “Le jour où Duvall a dupé Kim Fowley”. Les dialogues, brillants et vifs, sont scénarisés et adaptés par Hilaire Picault à partir de vrais propos de Jacques. Outre Hagen Dierks (premier pseudo de Jacques Duvall), on reconnaît d’une case à l’autre Joan Jett, Cherrie Currie, une jeune femme parisienne “déréglée”, etc.
“…Le contrebandier de la chanson” est un ouvrage fantastique. Il captive et passionne de la première à la dernière page. Après une telle œuvre, dans l’avenir, il semble difficile voire impossible de faire mieux que cela, de façon aussi approfondie et vivante, en matière de livre sur Jacques Duvall.
François Guibert
(26 avril 2014),
rédacteur de trois articles :
— “Marie France & Duvall, ils ne se quitteront jamais” (huit pages),
— “Freaksville, la nouvelle équipe de Duvall” (sept pages),
— “Le premier concert parisien de Duvall chanteur : Le Klub, 20 décembre 2006” (six pages)
(pour autant, hors de question que je m’interdise de chroniquer ce livre, qui est un travail collectif de passionnés)
(1) : “De la garce à l’imploreuse : dans les méandres des vils vinyles de Duvall” pour Frédéric Pourbaix, “Le réfugié solitaire” pour Philippe Schoonbrood.
Ci-dessous :
Marie France et Jacques Duvall
(sur la scène du Botanique à Bruxelles,
15 mai 2008).
« Jacques Duvall : j'aime tant ses mots. »
Marie France
(18 avril 2014)
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale
« Compte rendu détaillé du concert “The Tangible Effect Of Love”
de BENJAMIN SCHOOS & THE LOVED DRONES feat. BERTRAND BURGALAT
le 20 septembre 2014 à LA BOULE NOIRE (Paris) »
en ligne sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/BENJAMIN-SCHOOS-et-les-LOVED-DRONES--k1-album--g-THE-TANGIBLE-EFFECT-OF-LOVE-g--k2--feat-.--BERTRAND-BURGALAT-le-20-septembre-2014-a-LA-BOULE-NOIRE--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
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Concert “THE TANGIBLE EFFECT OF LOVE”
de BENJAMIN SCHOOS & THE LOVED DRONES
featuring BERTRAND BURGALAT
le samedi 20 septembre 2014
à LA BOULE NOIRE (Paris) :
“The Tangible Effect Of Love” de The Loved Drones (2012) est l’album le plus déroutant et difficile d’accès du label Freaksville. Il peut rebuter et laisser à sa porte les auditeurs aimant le rock 1 2 3 4 uppercut et électrochoc.
Alors, ce n’est pas de la progressive music ramollo. Ce n’est pas non plus une ambiance comme dans le film insupportable et terrifiant “Pink Floyd: Live At Pompeii”. Mais quand même, le disque réunit des instrumentaux de pop seventies planante et éthérée, toutefois à tendance rocky. Et dans une option baba cool mais azimutée du vingt-et-unième siècle, même si étrange et ésotérique.
Les guitares ne sont pas mixées autant en avant que sur “Femme plastique”. Cet éclatant et solide album, paru en 2010, est la parfaite carte de visite 100 % représentative des Loved Drones.
En tout cas, qu’on ne s’inquiète pas : Benjamin Schoos, Marc Wathieu, Jampur Fraize (guitares), Pascal Schyns (basse) et Jérôme Danthinne (batterie) ne sont pas devenus subitement Les Yes ou Les Genesis dingobelges du système D.
Leurs prestations autour des compositions de “The Tangible…” à la Maroquinerie (28 mars 2014) et ce soir à la Boule Noire le confirment.
Comme par magie, en concert, toute cette atmosphère psychédélique à rallonge s’évapore. Il s’agit bien des mêmes morceaux, mélangés à des passages d’impros. Mais dans leur transposition live, ils ont une fière allure énergique. Et un son rock’n’roll carré. Exactement comme lors des concerts “Femme plastique” (2011).
Les trois six-cordes électriques, à fond, sont mises très en avant. Pas de manière bourrine, non : juste dynamiques, simples, premier degré.
Ce soir au synthétiseur : Bertrand Burgalat, invité d’honneur french pop. Ou quand les Freaks’ men rencontrent le Tricatel sound.
La veille, à partir de l’écoute du CD (ou de l’enregistrement de la répétition des Loved Drones trois jours avant à Liège ?), il a mis en place ses propres idées. Il a imaginé des arrangements sonores personnels qu’il joue avec son instrument, autour de ces morceaux.
Il les a répétés avec le groupe lors de la balance à la Boule Noire, quelques heures avant le concert. Et cela fonctionne. Tout en étant au centre de la scène, il est au même niveau sonore que chacun des autres musiciens. Les guitares sont même (très) légèrement plus en avant dans la sonorisation.
Exemple parmi tant d’autres de la réactivité zébulonesque et de la fraternité créative de Freaksville : l’après-midi même, Benjamin Schoos a rencontré Rémy Bousseau (saxophone ténor, flûte traversière), via un de leurs amis communs (le violoncelliste Jean-François Assy).
Eh bien, hop, le soir, cela roule OK : à l’invitation de Benjamin, Rémy monte sur scène à deux reprises. Ainsi, durant “Red City”, il improvise une douce mélopée à la flûte traversière. Elle est similaire à la trame déroulée par l’orgue sur la version studio. Et sur les deux derniers morceaux, il envoie des sons de sax entre free jazz et funk style.
Les costumes de scène sont des sortes de tenues masculines à la Belphégor (mais sans possibilité pour le public d’apercevoir ne serait-ce que leurs yeux). Ces habits de moines inquiétants et dangereux, avec capuches, ont été créés par le collectif Sauvage Sauvage en 2011 pour le clip “Charleroi 2035” de Miam Monster Miam.
Durant les cinquante minutes du concert, ils garderont ce déguisement. Quitte à crever de chaud à l’intérieur, sous les spotlights (aux teintes assez sombres, d’ailleurs). En quelque sorte, “39 de fièvre” (clin d’œil) sous la chaleur des projecteurs. Et peut-être aussi, du coup, ne sont-ils pas totalement libres de leurs mouvements, engoncés dans ces habits-concepts.
On devine et comprend l’idée de départ de Benjamin Schoos, mégafan de science-fiction : reproduire en live l’atmosphère mystérieuse du vidéoclip “Charleroi 2035”. Apparaître telle une secte surréaliste pop musicale, futuriste et imaginaire, etc. Comme s’ils étaient figurants dans un film de Dario Argento ou de Mario Bava.
Et aussi permettre au public, face à des musiciens qui se mettent ainsi en total retrait visuel, de mieux se concentrer sur la musique. Oui, sauf que là : on peut tout autant — et même mieux, en fait, car ces tenues perturbent — apprécier les morceaux lorsqu’on voit de visu les personnes qui les interprètent.
Les musiciens Freaksville ont de sacrées chouettes tronches. Ils ressemblent à des personnages-héros malins et débrouillards de bandes dessinées. Aussi il faut justement qu’ils se montrent en pleine lumière, comme ils l’ont toujours fait (hormis ce soir).
Il faut qu’on voit leurs visages, leurs yeux, leurs expressions lorsqu’ils jouent, sourient, se regardent les uns les autres, ou en direction du public.
Or, ces toges marrons à capuchon empêchent qu’un lien réel et instantané se crée entre le groupe et les spectateurs venus assister à leur prestation. Cela crée une barrière psychologique, une sorte de frustration visuelle.
Par contre, sur le plan musical, les Loved Drones délivrent leur potion électrique comme ils savent le faire : “Romantic Giallo”, “The Hindenburg Omen”, “Red City”, “Cosmic Memories”, “Charleroi 2035”. Une musique rocky spatiale, cosmique, qui pulse.
Comme de bien entendu, dans le cadre de cette soirée organisée par “Le nouvel an belge”, “Charleroi 2035” clôture le set. C’est le seul morceau entièrement chanté (extrait de “Femme plastique”), avec des paroles (hormis quelques mots ici ou là, comme sur “Red City”).
Sous sa cagoule, Benjamin met en avant son tempérament de showman, bougeant (autant que faire se peut) dans tous les sens, s’agenouillant, se remettant debout : « Tous avec moi : “Cha-Cha-Cha-Charleroi” ! », etc.
Benjamin & les Loved Drones forment une bande solide, soudée et compacte. Ils s’adaptent facilement et rapidement à diverses formules ou thématiques, d’un concert à l’autre : électriques, acoustiques, rock roll, kraut rock (avec Damo Suzuki durant une heure d’impro à Liège le 7 octobre 2012), chanson (les sets “China Man Vs China Girl” de Benjamin, etc.).
Durant ces cinquante minutes, on retrouve pile poil l’état d’esprit sonore et musical qu’ont les Loved lorsqu’ils jouent sous le nom Les Fantômes (ex-Phantom) aux côtés de Marie France.
Depuis le 20 décembre 2006 (date de leur rencontre scénique au Klub à Paris), ils sont pour Marie France des musiciens irremplaçables. 100 % sur la même longueur d’ondes qu’elle, ils lui correspondent parfaitement.
Dans son répertoire électrique survolté, ils sont aussi fondamentaux que le sont (et le seront toujours) Vincent Palmer, Jean-William Thoury et Dynamite Yan (l’épopée “39 de fièvre”).
François Guibert
(2 novembre 2014)
© Photos : Clément Boulland
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
• Page spéciale
« MARIE FRANCE (tableau “MMM”, Marlene Dietrich & Marilyn Monroe)
dans les “MUGLER FOLLIES” du 10 décembre 2013 au 31 janvier 2015 au COMEDIA (Paris) :
compte rendu détaillé »
sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE--k1-tableau--g-MMM-g-%2C-Marlene-Dietrich-et-Marilyn-Monroe-k2--dans-les--g-MUGLER-FOLLIES-g--du-10-decembre-2013-au-31-janvier-2015-au-COMEDIA--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
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MARIE FRANCE (tableau “MMM”)
dans les “MUGLER FOLLIES”
du 10 décembre 2013 au 31 janvier 2015
au COMEDIA (Paris)
(spectacle vu le samedi 14 décembre 2013,
ainsi que les dimanches 13 avril et 21 septembre 2014) :
Durant douze mois, quatre à six soirs par semaine, Marie France était sur scène dans les “Mugler Follies” au Comedia (Paris).
Dans les “Mugler Follies”, Marie France incarne de manière hyper vivante Marlene Dietrich et Marilyn Monroe sur les planches du Comedia (Paris).
Elle apparaît environ trente-cinq minutes après le début du show. Son tableau est intitulé “MMM” (1) : « “M” pour Marlene, “M” pour Marilyn et “M” pour Marie France ! », précise-t-elle au cours de celui-ci.
Elle entre en scène sur un léger air d’accordéon typiquement parisien. « Halo, dit-elle d’une voix langoureuse et suave, en prenant un accent allemand. This is a song very closed to my heart. It’s a song against war. Every war. C’est une chanson très chère à mon cœur, une chanson contre la guerre, toutes les guerres. »
Elle interprète “Où vont les fleurs ?”, une chanson-phare du répertoire de Marlene Dietrich. Elle a d’ailleurs ici un regard, des cils, sourcils et une coiffure similaires à ceux de Lili M.
La robe scintillante qu’elle porte sur scène a été conçue spécialement pour elle. Brodée sur son corps par Mr Pearl, un “maître corsetier”. En référence à une parure mondialement connue de la Dietrich.
Le premier couplet est en anglais, le deuxième en allemand (avec l’accent germano-américain, particulier et spécifique de miss Marlene). Et le troisième en français.
L’accompagnement musical dans la sonorisation est sobre : guitare acoustique et quelques éléments de percussions synthétiques. À l’unisson avec la voix émue de Marie France.
À l’instar de son album et son spectacle consacrés à Brigitte Bardot (en 2009 et 2010), elle n’est jamais dans la parodie ou le pastiche. Au contraire, elle interprète cette chanson avec cœur, sincérité et respect pour sa créatrice originelle.
Puis en quatre ou cinq secondes, par quelques gestuelles, un déhanchement et des intonations vocales, elle devient Marilyn. Deux “boys” habillés en pompiers l’entourent alors.
Dans cette seconde chanson, la rockeuse fétiche de Freaksville Record évoque l’actrice de “Certains l’aiment chaud” (entre autres films mais celui-ci particulièrement, dans l’état d’esprit enjoué).
Manfred T. Mugler signe les paroles. La musique, composée par Roger Loubet et Mugler, est dans l’esprit “music-hall & grand orchestre”. Un peu dans le style des compositions qu’a conçues Frédéric Botton pour elle sur l’album “Raretés” (2006).
Quelques mots de cette chanson, interprétés avec une diction réjouissante : « This is the story of a girl called MM / (...) She was so pretty, young and terribly blond», « sex bomb », « symbol of love », « only diamonds and Chanel number five », « Marilyn loves with the Number One Man / (...) Sings it him, for not the CIA / Miss MM, je t’aime ».
Après cette chanson, à la manière et avec les intonations de Marilyn en représentation publique, donc sexy et charmeuse, elle demande (ce dialogue variant sensiblement d’un soir à l’autre) : « Okaayy, is there somebody have his birthday tonight ? No ? »
Marilyn France se penche en direction d’un spectateur (différent chaque soir), assis à l’une des tables situés près de la scène : « Hello ! Hey you ! Ca va bien ? What’s your name, comment tu t’appelles ? Is it your birthday tonight ? C’est ton anniversaire ? C’est vrai ? OK, baby, I’m singing for you, moi chanter pour toi. » Puis elle se remet debout sur scène devant le micro.
Elle entonne a cappella, exactement comme Marilyn à l’attention de John Fitzgerald K., les mots « Happy birthday to you / Happy birthday to you / Happy birthday to you, mister presid… / Happy birthday to youuuu, yeah! ».
Ensuite, Marie France interprète une ode inédite à elle-même, euphorisante et bon esprit, parolée par le Manfred. Là aussi, musicalement, on est dans l’esprit de l’introduction de “L’amour avec des gants”. Soit une ambiance pétillante avec grand orchestre, cuivres et glamour swing :
« Je suis la troisième M
Celle qui aime les “je t’aime”
Jamais lassée de l’amour
Amoureuse pour toujours
Mais on ne naît pas femme
Dit-elle, on le devient
Et j’ai allumé la flamme
D’un fabuleux destin
Marie de la France
Marie de la chance (wouh !)
Cela me met en transe
D’être pour vous Marie France
Mais pour vous, mes amis
Je resterai Marie
La plus Mugler des Marie,
Des Marie de Paris
Marie de Paris ! »
Ce troisième et dernier titre est, en quelque sorte, une carte de visite chantée de sa propre vie. C’est-à-dire une femme née pour être sur scène, jouer la comédie, faire l’actrice, enregistrer des disques et donner de nombreux concerts. Avec un feeling rock’n’roll inné, y compris lorsqu’il s’agit de disques ou de spectacles acoustiques.
Dans le même état d’esprit, Marie France pose en Marilyn Monroe dans le n°8 (hiver 2014/2015) de “Candy” (2). Douze pleines pages alternant photos couleurs et noir & blanc. Cette séance photo a été réalisée près de Paris en septembre 2014 par Sofia Sanchez et Mauro Mongiello.
Il s’agit des meilleures et plus belles photos de Marie France lorsqu’elle incarne Marilyn. C’est-à-dire quand elle est au service et dans le rôle d’un personnage (ici, Marilyn), et qu’elle ne chante pas son propre répertoire.
Marie France a posé pour ces photos en n’ayant nullement l’intention de se prendre pour Marilyn. Tout comme pour sa prestation dans les “Mugler Follies”, c’est avant tout une salutation-hommage à cette actrice-chanteuse américaine. Et à travers cela, Marie France exerce son art, avec subtilité, raffinement, classe et espièglerie.
Cette séance est aussi un gros clin d’œil, voulu et assumé, aux photos de la Monroe prises par Bert Stern en 1962.
En avril 2015, Marie France enregistrera en Belgique de nouveaux titres originaux écrits en français par Jacques Duvall pour elle. Dans une optique intimiste, Chris Cerri l’accompagnera au piano, avec Benjamin Schoos à la réalisation (et quelques autres instruments de-ci, de là).
Le 33 tours (fichiers numériques en prime) sortira chez Freaksville, normalement en juin 2015. Des concerts, notamment à Paris, seraient (et seront) la suite logique espérée par celles et ceux qui suivent avec intérêt son parcours artistique.
« Vous préférez Marie France ou Marilyn ? », demandait-elle lors du spectacle “Marie France et ses passions” (avec la troupe Paris Secret) le 1er mai 2008 à la Foire de Paris. Une manière, toujours valable en 2015, de rappeler de façon discrète et dans la bonne humeur qu’elle n’est pas “que” Marilyn Monroe (et Marlene Dietrich) sur scène et sur disque. Et qu’elle est d’abord et avant tout Marie France, tout simplement.
François Guibert
(8 février 2015)
(1) : Environ vingt-cinq tableaux composent ce spectacle d’une heure quarante-cinq.
(2) : luxueux magazine espagnol à vocation internationale et tiré à 1 500 exemplaires.
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Nouvelle page spéciale inédite
« Compte rendu détaillé des concerts
de BENJAMIN SCHOOS (“Beau futur”)
et de SABINO ORSINI (“Chroniques calabraises”) & JACQUES DUVALL (“Je ne me prends plus pour Dieu”)
le 25 février 2015 aux TROIS BAUDETS (Paris) »
en ligne sur ce lien :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/JACQUES-DUVALL--k1--g-Je-ne-me-prends-plus-pour-Dieu-g--k2--%2B-BENJAMIN-SCHOOS--k1--g-Beau-futur-g--k2--%2B-SABINO-ORSINI--k1--g-Chroniques-calabraises-g--k2--le-25-fevrier-2015-aux-TROIS-BAUDETS--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
Durant la tarentelle (instrumental).
Jacques Duvall (à gauche) a rejoint la scène.
Devant lui : le guitariste (et mandoliniste) Chris Cerri.
(© Clément Boulland)
De gauche à droite :
Chris Cerri, Pascal "Scalp" Schyns,
Benjamin Schoos, Sophie Galet,
Claire Wilcock.
(© Clément Boulland)
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Ci-dessus : Benjamin Schoos
(© Clément Boulland)
BENJAMIN SCHOOS (“Beau futur”)
+ SABINO ORSINI & JACQUES DUVALL
(“Chroniques calabraises”)
le mercredi 25 février 2015 aux TROIS BAUDETS (Paris)
(+ chronique de l’album vinyle 33 tours
“Je ne me prends plus pour Dieu” de JACQUES DUVALL) :
Avec son nouvel album “Chroniques calabraises” (paru chez Freaksville en février 2015), Sabino Orsini démontre qu’il est un vrai chanteur et interprète sensible.
Dès sa mise en ligne en juin 2013, sa précédente chanson (vidéoclippée), “Les papillons”, ne convainquait pas. Il s’agit d’un texte à la thématique trop vague et générale. La musique, aux influences Beatles, sonne variété pop, tendance Les Innocents 1991/2015. Un titre bien produit, joué et chanté, mais à travers lequel sa personnalité ne ressort pas.
Cette fois, avec ses “Chronique calabraises”, il touche directement le cœur des spectateurs (et des personnes qui écouteront son disque). Il se trouve enfin en tant qu’artiste. Lorsqu’il fait ainsi ressortir ses racines, on le sent désormais pleinement concerné et inspiré par les paroles qu’il chante.
Ces “Chroniques…” retracent l’existence fictive d’un “homme d’honneur” dans la région de Calabre (d’où Sabino est originaire), de sa naissance à son exécution.
« Ceci est une histoire qui ne se termine jamais. Ceci est une histoire sans fin. Jour après jour, elle recommence. Jour après jour, elle continue. Jour après jour, sans savoir pourquoi. Pour celui qui veut vivre en paix, c’est assez simple : il suffit de s’occuper de ses affaires. Ici, on peut vivre jusqu’à 100 ans… Si on est capable de la fermer. »
Par cette présentation parlée qui ne figure pas sur le disque, Jacques Duvall introduit le concert. En tant que narrateur, il se trouve durant les vingt-cinq premières minutes au premier étage de la salle de concert, dans la pénombre.
On voit sa silhouette de profil, projetée via un jeu de lumière sur l’un des murs de la salle à chacune de ses interventions. Dans les vingt dernières minutes du set, il rejoindra sur scène ses acolytes.
Jacques est l’auteur de tous les textes, simples, subtils, tout en finesse et suggestion. Son implication compte autant que celle de Sabino en tant qu’interprète dans la réussite incontestable de ce disque.
Entre chaque morceau, il intervient en tant que narrateur de l’histoire. Il joue le rôle du “padrino”, le “père” protecteur, à la fois craint et respecté.
Histoire de mettre le public dans l’ambiance ritale, Sabino démarre par “U mastru di lu sonu”. Il s’agit d’un air trad’ italien adopté par la mafia et qui n’est pas sur l’album. Ambiance guitare acoustique (jouée par lui) & mandoline (Chris Cerri).
Comme lorsqu’on écoute le disque, on ressent beaucoup d’émotions durant ces quarante-cinq minutes poignantes, sobres, à la fois pleines de retenue et de chaleur.
“San Michele”, “L’Aspromonte”, “Incarcéré”, “Je ne paierai pas”, “La fille aînée du padrino”, “La pieuvre”, “Je suis un repenti”, “Vendetta” (dans cet ordre-là) : huit chansons impeccables et intimistes, chantées par Sabino (guitare acoustique, chant, tambourin).
Chris Cerri (guitare électroacoustique), Benoît Poncin (contrebasse futuriste) et Maurice Blanchy (accordéon — sur l’album, c’est Vincent Pilliterri qui joue de cet instrument) l’accompagnent.
Entre “La fille aînée du padrino” et “La pieuvre”, c’est le moment où Duvall rejoint ses acolytes sur la scène, se plaçant debout, derrière Chris Cerri. Le groupe entame alors une tarentelle joyeuse et dansante, avec l’accordéon en instrument principal.
Durant ces quatre minutes musicales, mister Jacques déclame notamment ces phrases :
« Ça, ce que vous entendez là, c’est la danse de la famille Montalbano. La danse des maîtres chanteurs et des maîtres danseurs. Le soleil de Calabre a fait pousser une herbe noire. Une mauvaise herbe. Une graine de malandrin. Une herbe dont les racines plongent tellement profondément dans le sol noir de ce pays que personne ne pourra jamais l’en extirper. (…)
Les gens de ce pays savent quels sont leurs devoirs. Que celui qui gagne de l’argent sait ce qu’il doit payer pour ne pas finir entre de mauvaises mains. (…) C’est une aimable tarentelle. Prenez garde qu’elle ne se transforme pour vous en danse de la mort. Prenez garde. »
Tout cela en rythme et de façon crédible, en plein dans son personnage.
Avec ce disque et sa transposition live, Orsini et Duvall tiennent là une très belle proposition de spectacle. Celui-ci pourrait être présenté dans de nombreux petits lieux, cabarets, en France et en Belgique. Avec un thème assez peu (voire pas du tout) abordé jusqu’à présent dans la chanson française. Et ce de manière élégante, bien tournée. Où l’émotion prime avant tout.
« Le grand patron, le chef de tous les chefs, Jacomo Duvall ! », déclare Sabino lors de sa présentation, façon “Actors studio” mafioso, de chacun des participants.
Justement, on est très heureux de revoir en vrai Duvall à Paris, dans le cadre d’une salle de spectacles, et aussi hors scène. On ne l’a pas revu en vrai depuis sa dernière prestation dans la capitale française. C’était les 28 et 29 avril 2011, au Centre Wallonie-Bruxelles. Il interprétait “Il doit y avoir un truc (c’est pas possible !)”, lors des concerts “Femme plastique” de Benjamin Schoos (Miam Monster Miam) & les Loved Drones.
En 2015, le rusé et finaud “contrebandier de la chanson” reste fidèle à lui-même. C’est-à-dire un parolier fantastique. Depuis ses premières chansons en français (“Déréglée” et “Daisy” pour Marie France en 1977), il continue de surprendre à chacun des nouveaux textes qu’il écrit. Que ce soit pour lui ou pour Marie France, Lio, Benjamin Schoos, Charline Rose, Alain Chamfort, Mademoiselle Nineteen, etc.
Il est un être humain positivement terrible. On aimerait échanger et deviser avec lui, durant des heures et des jours, sur l’art, la culture, le rock, la chanson, entre autres. Son regard sur les choses de la vie, la musique, le cinéma, etc., est pertinent et précis.
Avec toujours son humour belge, désabusé mais pas cynique (surtout pas). Très différent de celui de Benoît Poelvoorde (quand ce dernier fait l’acteur dans les films ou est interviewé) mais tout aussi hilarant. Monsieur Jacques sait rire de lui-même et de sa propre vanité, qu’il assume d’ailleurs sans complexe. Mais sans jamais la ramener non plus.
Désormais, sur scène, Duvall n’est donc plus chanteur-loup-garou de ses propres morceaux de rock’n’roll. Juste un “simple” narrateur, aux gestes et aux déplacements économes. Ce qui est déjà bien.
En tout cas, il est en pleine forme artistique. Il a publié en janvier le vinyle 33 tours microsillons “Je ne me prends plus pour Dieu”, agrémenté d’indispensables fichiers numériques (vu qu’il n’existe pas de version CD officielle).
Un formidable disque, qui possède une verve textuelle identique à celle de ses autres albums (1). Au niveau de la production artistique, on peut constater les résultats de sept années d’expérience acquise par Benjamin Schoos en tant que réalisateur depuis “Hantises” (2006), premier disque Freaksville. Et première collaboration entre ce label belge et Jacques.
Tout au long de “Je ne me prends plus pour Dieu”, le son est large et live. Avec une profondeur, une chaleur dans la captation sonore de la voix et des instruments qu’il n’y a pas sur “Hantises”.
Les chansons en elles-mêmes sont imparables. Sur une musique entêtante et rock rollant un max’ tendance Link Wray ou Les Cramps des débuts, Jacques est ainsi une “Vedette américaine” (comme celles ouvrant pour Johnny à l’Olympia 1961/1962/1964, par exemple).
Et puis il y a la primesautière “Pauline est bipolaire”. “Tout seul” et son ambiance sixties au rock et au blues. Le texte est mi-désespéré mi-goguenard.
Le rigolo “Baby I Love You” tourne autour des sourdes rivalités, inévitables influences, références communes entremêlées et autres conflits d’intérêts entre auteurs (français, anglais, américains). Tout cela étalé sur cinq ou six décennies de pop culture mondiale de jeunes.
Tous ces titres sont une preuve tangible et évidente que l’auteur Jacques Duvall et le compositeur Benjamin Schoos forment un génial tandem façon “les Jerry Leiber & Mike Stoller au pays de Burt Blanca”.
Musicalement, il s’agit de solides ambiances blues, country, rock roll au tempo medium (aucun titre speed ici, hormis la cavalcade “Baby I Love You”). Jouées par l’équipe Freaksville (2).
Monsieur Jacques se voit apparemment comme une “Vieille locomotive”. Pourquoi pas ? Au passage, il glisse un clin d’œil kraftwerkien à l’époque “Banana split” 1979 avec Lio, Jay Alanski et Dan Lacksman via les vers suivants : « Ralf et Florian prenant le Trans Europe Express / Ça semblait tellement moderne / Mais maint’nant, tout ça / C’est si loin déjà ».
En tout cas, ce vieux tchou-tchou train filiforme et très bien conservé est toujours hyper captivant à voir et à écouter. Son état d’esprit caôw-bôye belgo-belge fasciné par d’autres vieux rockers francophones inusables (Johnny Hallyday) ou de l’Amérique demeure intact. Sa passion pour la country, le hillbilly, le blues, le rock roll fifties et ses dérivés (yé-yé d’ici, pop) des années 1960, 1970 et début des années 1980 (pas trop après) également.
Duvall 2015, parolier, chanteur, est en parfait état de marche. Et sa lucidité est au top. Du coup, si Dieu veut, il a encore de nombreuses années à vivre avant que sa chanson “Quand je serai incontinent” ne décrive la réalité de son quotidien, chez lui à Brussels.
Jacques Duvall est un génie. Il en convient lui-même bien volontiers, à sa façon (« Je n’me prends plus pour Dieu / Mais tout d’même sans m’vanter / C’est moi l’meilleur des deux »). Dans ses textes mais aussi en tant qu’interprète de disque, de scène, et showman.
Duvall est un chanteur « étonnant », comme l’avait écrit avec perspicacité Jean-William Thoury dans “Juke Box Magazine” début 2012. Il fascine par sa diction chouettement monocorde et sa voix ultra grave. Au vingt-et-unième siècle, elle très différente de celle qu’il a sur ses quelques 45 tours et 33 tours des années 1980.
Il est un grand interprète (et bien sûr parolier), dans sa façon de prononcer et chanter tel un loup-garou ses propres mots. Celle-ci est — enfin, était, car il ne chante plus en concert depuis 2011, pour l’instant — d’ailleurs sensiblement différente sur disque et sur scène. En concert 2006/2011, sa voix se fai(sai)t plus tonitruante, rauque et psychomaniaque.
Retour aux Trois Baudets, après la prestation de Duvall, Orsini et leurs musiciens. Cette fois, c’est au tour de Benjamin Schoos. Il présente ce soir aux Parisiens et banlieusards la version live de “Beau futur”. Un album de pop francophone inspirée et limpide. Qui prolonge et précise le style initié par “China Man vs China Girl” (2012), son disque à succès international (mérité).
Sur la version CD (seize titres) de “Beau futur”, interviennent un peu trop d’invités. Ceux qui ne sont pas du tout indispensables : Stef Kamil Carlens (“Daddy’s Down in The Mine”) et la voix de Miqui Puig sur “La vuelta del Doctor Amor ”.
Très bonne initiative : la version 33 tours vinyle (dix chansons) recadre sur l’essentiel et sur Schoos en tant que chanteur. C’est également le cas pour la set list de ce concert. Celle-ci est constituée de onze compositions originales : quatre sont issus de “China Man Vs China Girl”, sept de “Beau futur”.
Soixante minutes intenses, pour un set dense et concis, avec un Benjamin au top de sa forme. Pas mal d’impros (non hasardeuses), tant l’interactivité fonctionne entre le public et le groupe.
Costume, bottillons et patalon noirs, nœud pap’, chemise blanche, Benjamin (chant, clavier, showman, monsieur Loyal de Freaksville) met un point d’honneur à bien s’habiller sur scène. Par respect pour le public.
À ses côtés : Pascal “Scalp” Schyns (basse), Chris Cerri (guitare), Sophie Galet et Claire Wilcock (chœurs, dancing “Ready Steady Go!” girls).
Un répertoire pop solaire, touché par la grâce, en live comme dans sa version studio. Et où les sons synthétiques jouent un rôle essentiel. De vraies pop songs solides et fiables. Ces chansons demeureront comme des pépites radieuses dans la suite de la carrière, que l’on devine prolifique et mondiale, de Benjamin Schoos :
• “Visiter la lune”.
• “Marquise”.
• “Profession catcheur”.
• “Une dernière danse”.
• “Beau futur”.
• “J’ai essayé de t’aimer”
(en duo avec Claire Wilcock).
• “China Man Vs China Girl”.
• “Le cascadeur”
(« Une chanson très triste sur un type qui a réellement existé. C’est la musique d’un documentaire sur Thierry Hallard. Un génie de la moto. Il était même plus fort que le Français Rémy Julienne, spécialiste de cascades, etc. Sauf qu’il n’aimait pas voyager, donc il restait en Belgique. Thierry Hallard avait ses Cascadeuses, un peu l’équivalent des Clodettes version cascades.
J’ai écrit une chanson sur ce personnage, ce presque cow-boy belge. Hélas, Thierry a voulu battre le record du monde de saut en moto au-dessus de camions au stade du Heysel en 1979 : résultat, il s’est brisé le dos. Les assurances l’ont ruiné, il a terminé taximan à Bruxelles.
Malheureusement, il est mort dans son taxi, où il a été retrouvé quatre jours après son décès. Un destin tragique pour un homme brillant, qui a réinventé le monde de la cascade. Je sais, ça fait rigoler, mais avec Jacques Duvall, on a écrit cette chanson que je vais vous interpréter. C’est toujours un moment d’émotion. »)
• “Je ne vois que vous”
(« Ah, ça c’est beau ! Mon petit tube ! Ça a bien marché en Angleterre, je ne sais pas pourquoi. Là-bas, ils pensent que je suis Parisien lorsque je joue ce morceau. »)
• “La grande aventure”
• “Lune de granit”
« Petite surprise : je vais vous interpréter ma chanson favorite de tous les temps. J’ai participé à l’“Eurovision” en 2009 à Moscou. C’est là que j’ai appris à aimer la bonne musique, à m’ouvrir l’esprit.
J’ai vu des gens faire des choses incroyables avec leurs corps, grimper sur des échasses de 2 mètres de haut. J’ai même croisé Vladimir Poutine. J’ai rencontré le duo russe féminin t.aT.u., Dita Von Teese, strip-teaseuse de haut vol.
C’est là-bas que j’ai appris à découvrir, aimer et analyser ce morceau. J’en ai fait plusieurs arrangements : en reggae, symphonique, jazz, etc. Christophe Cerri au piano, vous pouvez l’applaudir — attention, au début, ça peut ressembler à du Michel Jonasz. »
Il s’agit d’une reprise en français du titre (découvert ce soir-là) “No Limit” du concept eurodance de studio 2Unlimited. En version piano jazz durant une minute suivi d’un rythme dance. Le tout agrémenté d’une référence à The Confetti’s : « This is the sound of B. ! This is the sound of B. ! This is the sound of Belgium ! Belgium ! Belgium new beat ! » (« B. » volontairement au lieu de « C. »).
Le new beat et l’eurodance : quelle horreur. En 1990/1994, c’était ce qui se faisait de pire musicalement. Satan incarné à travers trois minutes radiophoniques ou via les clips à la télé (au “Top 50” ou sur M6). Quoi qu’il en soit, Benjamin Schoos fait passer le tout comme une lettre à la Poste, dans l’euphorie et la pop’n’roll attitude freaksvillienne.
François Guibert
(15 mars 2015)
(1) : “Comme la romaine” (1983), “Je déçois” (1990), “Hantises” (2006), “Le cow-boy et la call-girl” (2009) et “Expert en désespoir” (2011).
(2) : les Phantom/Fantômes/Loved Drones/Experts en Désespoir. C’est-à-dire : Jampur Fraize (guitares électriques), Benjamin Schoos (idem, et aussi en acoustiques, percussions, harmonica), Philippe Laurent (orgue, synthés), Pascal “Scalp” Schyns et Chris Cerri (basse), Sophie Galet (chœurs), Geoffroy Degand et Jérôme Danthinne (batterie). Plus des invités : Philippe Corthouts (pedal steel), Isabelle Blais (chœurs), Raphaël Laforgia (banjo).
"Accordéon & accordéonistes" n°151 (avril 2015) :
GUIBERT FRANCOIS
Re: MARIE FRANCE 10/07/2019 Castel (Paris) : compte rendu
Page spéciale inédite
« Nouvel album cabaret intimiste de MARIE FRANCE en 2016 »
en ligne sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE--d--nouvel-album-cabaret-intimiste-en-2016-chez-Freaksville--k1-avec-JACQUES-DUVALL-aux-textes%2C-CHRIS-CERRI-au-piano%2C-BENJAMIN-SCHOOS-a-la-realisation-k2--.-.htm
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
MARIE FRANCE
Un album cabaret et intimiste en 2016
• « Ce qui m’a mis sur les rails de la vie, c’est quand même Jacques Duvall avec la chanson. Avec Freaksville, il n’y a pas de nostalgie, on avance, on crée, on fonce. Ça, j’adore. Si je ne chante pas, si je ne travaille pas, je m’étiole. Je crois que je suis faite pour être sur scène, pour chanter, jouer la comédie. Je suis faite pour ça et je n’en démords pas. Je n’en démordrai pas. »
© Marie France, dans le film en DVD “Il y avait une fois Freaksville” (2011)
• Erwan Chuberre Saunier : « Tu aurais un message à passer à tes fans, amis, admirateurs ? »
— Marie France : « Je vous aime. Vous êtes ma raison de continuer ce métier. Vous me donnez la force de me battre. Vous me voyez glamour comme ça mais je me bats. Je suis une ouvrière par moments. Je vais au charbon. Merci à vous, je vous aime. J’espère ne jamais vous décevoir et toujours vous avoir près de moi. Merci. »
(15 février 2010, L’Artishow, Paris, dans la web émission “Divas sur canapé”)
• « Un grand merci à tous les amis qui sont venus, pour tout l’Amour échangé. Vous me manquez déjà. Merci aux gars derrière moi, quels musiciens ! À chaque concert, je me dis : “C’est inéluctable, je n’arrêterai jamais.” »
© Marie France, 19 mai 2013 sur sa page Facebook, le lendemain de son concert “39 de fièvre” au Réservoir avec Les Fantômes)
Septembre 2015 : nouvelle étape pour Marie France, après l’épopée “Mugler Follies” (1) au Comédia (Paris) du 10 décembre 2013 au 31 janvier 2015. Elle enregistrera ce mois-ci en Belgique son septième album. Sortie annoncée en décembre 2015 ou janvier 2016, chez Freaksville Record.
Ce que l’on sait : il y aura dix chansons. Tous les textes sont de Jacques Duvall. Musiques de Benjamin Schoos, François Bernheim, Arnould Massart, Marc Moulin. Benjamin Schoos assurera la réalisation artistique.
Avec la voix de Marie France, le piano de Chris Cerris sera le deuxième élément principal de ce disque. Une ambiance cabaret, intimiste, feutrée, est annoncée. Quelques instruments, joués par Benjamin Schoos, agrémenteront de-ci de-là les arrangements.
Un mystère plane, c’est bien comme ça, sur le choix des titres qui figureront sur ce 33 tours vinyle (et fichiers mp3 numériques). Marie France interprétera-t-elle quelques morceaux de ses spectacles 2000/2010, jamais gravés sur CD : “La fille au cœur d’or”, “Pourquoi tu m’fous plus des coups”, “Marcello”, “Jack joue avec le feu”, “Rien qu’un ami”, “La fiancée de Frankenstein” ?
De toute façon, il y aura forcément des nouveautés jamais interprétées sur scène, ne serait-ce qu’avec les compositions de Schoos, Massart et Moulin.
Marie France est une chanteuse à l’esprit profondément rock’n’roll. Une “Fujiyama Mama” (© Wanda Jackson) terrible, incroyable, dans ses intonations, son feeling inné. Dans les émotions, joyeuses, mélancoliques, heureuses, qu’elle fait passer aux spectateurs, lors de ses concerts électriques ou acoustiques.
Ça devait être quelque chose, les concerts “39 de fièvre” avec le groupe Bijou au Bataclan (1980) puis au Palace (4 juin 1981). Le 18 mai 2013 au Réservoir (Paris), elle a concrétisé un fantasme absolu, que l’on pensait irréalisable, de dingopsychofans de l’album “39 de fièvre”.
Ce soir-là, elle a interprété en live les quatorze titres de cet album : “Le diable en personne”, “Dis-moi oui”, “Dansons”, “Avec toi”, “Chanson magique”, “Youri”, etc. Tout ! Et dans l’ordre. Set list parfaite et idéale. De “Chez moi à Paris” à “Dynamite”. Avec, au rappel, des bonus : “Déréglée”, “Les nanas”, “Le détecteur de mensonges”. Et “Chez moi à Paris” rejoué une seconde fois de façon prolongée.
Souvenir gravé à vie, ce moment essentiel d’une heure et quart a pu être réalisé grâce aux Fantômes (de chez Freaksville). Ils ont accompagné Marie France ce soir-là sur scène. On peut vivement remercier Jacques Duvall et Benjamin Schoos d’avoir redonné à Marie France l’envie de chanter du rock’n’roll.
Le déclic a eu lieu le 20 décembre 2006 sur la minuscule scène du Klub (Paris). Ce soir-là, Marie France a chanté “Daisy” et “Déréglée” accompagnée par les Phantom (futurs Fantômes). C’était leur première rencontre : gros flash réciproque entre ce groupe et notre miss France.
En découleront deux albums : d’abord, “Phantom feat. Marie France”, disque inspiré, dingue et énegrique. “Album de l’année” pour Jean-William Thoury dans la rétrospective 2008 de “Rock&Folk”.
Puis le tout aussi fabuleux “Kiss” (2012), disque méconnu, rarement évoqué (à tort) sur l’internet. Un CD rock tendance punky, rugueux et déjanté, mâtiné de sons blues et garage. Il contient de brillantes chansons : “Le détecteur de mensonges”, “Le bon, la brute et le truand”, “Dieu pardonne” ou “Yallo Kibou”, “Trop de boucan”. Comme toujours avec le parolier Duvall, les thématiques sur l’amour sont traitées sous des angles surprenants et inattendus.
Aussi belle soit-elle, la ballade “Un garçon qui pleure” aurait mérité une interprétation studio de Marie France en chant 100 % solo, sans Chrissie Hynde.
Comme le déclare Jacques Duvall (2) : « Marie France peut tout chanter. Dans le rock, il y a quelque chose d’animal, une espèce de magnétisme qu’elle a en elle. Pour moi, c’est “la” chanteuse rock : il y a Johnny Hallyday et Marie France, voilà. »
Elle demeure tout aussi rock’n’roll lorsqu’elle interprète des ballades et qu’elle donne des concerts en acoustique. Ce sont les mêmes sensations, intactes, magiques, essentielles, qu’elle fait passer aux spectateurs (et auditeurs de ses disques) que lors de ses concerts avec Les Fantômes.
D’accord, elle est une égérie des années Palace, des nuits parisiennes des années 1970/1980, etc. Mais la vérité de Marie France se trouve ailleurs : dans ses albums (et 45 tours) ainsi que ses concerts. Elle est d’abord artiste, chanteuse, femme de scène et de disques.
Trois ans après “Kiss”, il est évident que Marie France mettra toute son âme et ses émotions les plus intimes dans l’interprétation de ses nouvelles chansons.
Fille unique au cœur d’or et généreuse, Marie France pourra toujours compter sur le soutien sincère, indéfectible, et la fidélité de ses fans en Île-de-France et d’ailleurs. En attendant de la revoir en concert à Paris très régulièrement, au fil des mois et années à venir.
François Guibert
(30 août 2015)
(1) : Marie France s’est produite dans ce spectacle quatre à six soirs par semaine. Elle rendait hommage à Marlene Dietrich (“Where Have All The Flowers Gone?”), Marilyn Monroe. Elle faisait aussi un clin d’œil, le temps d’une chanson, à son propre parcours artistique.
(2) : dans un reportage au journal télévisé de France 3 Île-de-France diffusé le 30 mai 2008.
GUIBERT FRANCOIS
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