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JEAN-PHILIPPE SMET au théâtre : compte rendu

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Message  GUIBERT FRANCOIS Dim 11 Sep - 1:28

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Un compte rendu de la pièce "LE PARADIS SUR TERRE"
avec JEAN PHILIPPE SMET, AUDREY DANA, JULIEN COTTEREAU
au THEATRE EDOUARD VII


(séance du samedi 10 septembre 2011 à 17h30)

est en ligne sur ce lien :

http://heartbreakhotelthehellboysnikolaacin.fr.gd/JEAN_PHILIPPE-SMET-dans--g-LE-PARADIS-SUR-TERRE-g--au-THEATRE-EDOUARD-VII--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm


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“LE PARADIS SUR TERRE”

avec Jean-Philippe Smet,
Audrey Dana,
Julien Cottereau

au Théâtre Edouard VII (Paris)

Séance du samedi 10 septembre 2011
à 17h30 :

Pour sa première scène en tant que comédien, Jean-Philippe Smet impressionne, bouleverse, remue le coeur. Il confirme de visu, aux spectateurs chanceux, son talent immense, ainsi que sa capacité à surprendre et à se renouveler. Il est très présent au-delà du premier quart d’heure et ce jusqu’à la fin de la pièce. Y compris dans les quelques scènes où on ne le voit pas sur les planches.

“Le paradis sur terre” est une pièce quasi-inédite de Tennessee Williams, adaptée ici en français avec brio par Jean-Michel Deprats et mise en scène par Bernard Murat. Elle n'a jamais été jouée en France, à l’ambiance nocturne, intimiste, sombre, intense. Une atmosphère de fin du monde.

A 17h30, le noir se fait. Projeté sur écran géant situé juste-devant le public (et de la largeur et de la hauteur de la scène du Théâtre Edouard VII), un court métrage de quelques minutes introduit “Le paradis sur terre”. Cheveux noirs corbeaux, de dos, une silhouette masculine marche le long d’une route. Vers elle, s’avance une auto où se trouvent deux personnes. Elles fuient une contrée (du côté du Mississippi dans les années 1920/1930 ? C'est comme on le fantasme et le souhaite) où, dans quelques dizaines d’heures, s’abattra une inondation. Elles interpellent la personne, jouée par Jean-Philippe, l’incitant à quitter les lieux illico, s’il veut sauver sa vie. “M’en fous, je partirai pas, vous bilez pas” dit l’Homme en Noir, imposant ainsi en quelques mots la densité de son personnage.

On le retrouve quelques secondes plus tard, toujours dans ce minifilm, devant une devanture de maison ancienne et que l’on devine délabrée. Au même moment, magie du dédoublement, la silhouette du comédien Smet apparaît en vrai, au même endroit, derrière l’écran géant qui aussitôt remonte. Il est en train d’allumer une cigarette, de regarder en l’air, sans un mot, tandis que les applaudissements francs et massifs du public se déclenchent. Puis il entre dans la maison.

Et c’est parti pour une heure quarante-cinq passionnante, que l’on ne voit pas passer, avec trois acteurs talentueux : Audrey Dana (Myrtle, fraîche épouse de deux jours de Loth), Jean-Philippe Smet (Chicken) et Julien Cottereau (Loth, atteint de la tuberculose au dernier stade, avec plus qu’un seul poumon qui en plus est défaillant ; demi-frère de Chicken).

Sans micro, sans prompteur ni oreillettes (comme ses deux acolytes), donc 100 % sans filet, Jean-Philippe joue le personnage de Chicken. Un homme que la vie n’a pas épargné mais qui cache cela volontairement sous des dehors bourrus. Il lâchera la garde dans les moments émouvants (avec des mots murmurés, des débuts de pleurs de la part de Chicken) où, à sa façon, il déclarera ses sentiments pour Myrtle (jouée par Audrey Dana). Il lui retracera alors son parcours de vie ansi que celui de son demi-frère Loth, offrant son coeur et ses blessures à une Myrtle troublée et émue.

Le racisme, le désamour des femmes qu’a subi de plein fouet l’homme au sang noir Chicken au cours de son existence, la violence des sentiments, l’amour, la mort, la cruauté des hommes, la maladie, la vie, la pauvreté : tous ces thèmes sont abordés, avec panache, humour, gueulantes, sobriété et émotion.

Le décor est astucieusement conçu, sur deux étages. Mobile, il tourne sur lui-même lors des changements de scène et quand les personnages passent d’une pièce à l’autre.

Les dialogues sont d’une extrême subtilité. Y compris quand Chicken balance à de nombreuses reprises des blagues grivoises. Celles-ci sont très drôles à entrendre car elles sont prononcées avec finesse, justesse, par l’acteur Jean-Philippe.

La dernière scène, ponctuée par un son de tambour finale d'une dizaine de secondes reflète parfaitement l'intensité de la pièce dans son ensemble, lorsque Chicken, avec Myrtle dans ses bras, sur le toit de leur maison, dit : “Je veux regarder ma... terre. Grenouilles et grillons, chantez, maintenant c’est Chicken le roi !”

Au cinéma, bien qu’il s’agisse de personnages complètement différents, Smet avait déjà présenté ce genre de rôles, complexes, en proie à des démons intérieurs : dans “Point de chute” (1970, Robert Hossein), “Love Me” (2000, Laetitia Masson), “L’homme du train” (2002, Patrice Leconte) et “Vengeance” (2009, Johnnie To). Attention : il n’y a absolument aucun rapport, au niveau des origines sociales ni dans leir façon d’être. Néanmoins, il y a une vraie filiation, un même esprit entre tous ces rôles, par leur noirceur, les tourments qu’ils ressentent en eux.

Quelque part, il ne faudrait pas que cette pièce soit enregistrée/captée par des caméras. Que ce soit pour une diffusion télé et/ou la sortie d’un DVD éventuel. Car sur petit écran, cela ne retranscrirait pas du tout les émotions ressenties lors de la vision de cette pièce en direct live dans la salle. Ou alors il faudrait que ce soit réalisé de façon pertinente, judicieuse, avec ces émotions qui ressortent à travers l’écran.

A l’évidence, “Le paradis sur terre” restera dans la carrière et la vie de Jean-Philippe Smet comme l’un des moments les plus marquants et les plus forts de sa vie artistique.

Il est clair que les personnes qui ont et auront la chance d’assister à l’une (ou plusieurs) de ces soixante-douze représentations garderont en elle ce moment théâtral comme quelque chose de rare, d’unique, où pendant chaque représentation, le temps s’est arrêté. Et où, pendant une heure quarante-cinq, le public est entraîné dans une faille spatio-temporelle, dans une maison isolée de tout, ambiance de fin du monde, avec trois protagonistes pleins de déchirements. On ressort de la salle secoué, remué, scotché.

François Guibert
(10 septembre 2011, 22h)


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Message  GUIBERT FRANCOIS Dim 8 Avr - 21:22

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Diffusion de la pièce de théâtre
"LE PARADIS SUR TERRE"

avec JEAN PHILIPPE SMET
AUDREY DANA
JULIEN COTTEREAU


au Théâtre Edouard VII


le lundi 9 avril à 23h05 sur FRANCE 2.


Avis sur cette pièce ici :
http://heartbreakhotelthehellboysnikolaacin.fr.gd/JEAN_PHILIPPE-SMET-dans--g-LE-PARADIS-SUR-TERRE-g--au-THEATRE-EDOUARD-VII--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm



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Message  GUIBERT FRANCOIS Mer 25 Avr - 12:25

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Set list

JOHNNY HALLYDAY "TOUR 2012"

24 avril 2012

Orpheum Theatre à Los Angeles


ici Arrow : http://mariefrance.forumactif.org/t266-set-list-tour-2012-johnny-hallyday-24-04-2012-orpheum-theatre-los-angeles



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Message  GUIBERT FRANCOIS Jeu 26 Avr - 11:15

• “MÉTRO”

(édition Paris, 26 avril 2012) :

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“20 MINUTES”

(édition Paris, 26 avril 2012) :

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Message  GUIBERT FRANCOIS Mar 1 Mai - 22:27

Dans "ROCK & FOLK" en 2004 :

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Message  GUIBERT FRANCOIS Mar 8 Mai - 17:44

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Message  GUIBERT FRANCOIS Mar 15 Mai - 10:16

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Message  GUIBERT FRANCOIS Jeu 17 Mai - 19:11

Montpellier, 15 mai 2012 :

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Message  GUIBERT FRANCOIS Lun 28 Mai - 11:22

Montpellier, 14 mai 2012 :

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Nancy, 26 mai 2012 :

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Message  GUIBERT FRANCOIS Mer 6 Juin - 0:56

La photo de couv' parfaite et idéale pour le futur album live,

c'est Laeticia Hallyday qui vient de la faire ce mardi 5 juin au Stade Bonal à Sochaux,

pendant l'intro de "Gabrielle" :

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Même silhouette féline que sur la pochette de "Les rocks les plus terribles" (1964) !

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Message  GUIBERT FRANCOIS Sam 16 Juin - 2:27

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Alors, en attendant dans les semaines à venir peut-être un long compte rendu détaillé de ces trois shows au STADE DE FRANCE, pour faire simple : si les personnes qui habitent en Ile-de-France et qui aiment JOHNNY HALLYDAY ne vont pas voir le show "TOUR 2012" soit samedi 16 et/ou dimanche 17 juin à St-Denis, à mon avis elles le regretteront à tout jamais lorsqu'elles découvriront/visionneront/entendront ces versions live + tout le show visuel autour quand ça sortira en CD/DVD.

C'est un show DEMENT, GEANT, Johnny a sans aucun doute scotché tous les spectateurs présents ce soir et tous ceux qui ont assisté ou assisteront à ce show de deux heures quinze.

C'est un spectacle absolument incroyable (voix, arrangements, son, guitares, musiques, groupe, musiciens, les décors en 3D sur chaque chanson, etc.).

Hop, rendez-vous demain soir et après-demain soir dans l'arène du Stade, les Copains, venez venez, c'est indescriptible (mais je tenterai de décrire par écrit ce show, dans les semaines à venir).

François Guibert


(16 juin, 1h10 du matin)



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Message  GUIBERT FRANCOIS Dim 1 Juil - 14:31

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Nouvelle page

(mise en ligne aujourd'hui)

« Long compte rendu détaillé des trois concerts

de JOHNNY HALLYDAY

& THE YAROL POUPAUD'S WILD ROCK'N'ROLL GANG

les 15, 16 & 17 juin 2012

au STADE DE FRANCE (St-Denis) »


sur ce lien (à copier-coller) :

http://heartbreakhotelthehellboysnikolaacin.fr.gd/JOHNNY-HALLYDAY--g-TOUR-2012-g--les-15%2c-16-et-17-juin-2012-au-STADE-DE-FRANCE--k1-Saint_Denis-k2---d--compte-rendu-.-.htm


Avec une vingtaine photos inédites prises le 17 juin par Gilles G.


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JOHNNY HALLYDAY

(direction musicale : YAROL POUPAUD)

Vendredi 15 juin 2012
Samedi 16 juin 2012
Dimanche 17 juin 2012

au Stade de France (Saint-Denis) :


Le Yarol Poupaud’s Wild Rock’n’Roll Gang arrive à faire de “Allumer le feu” un torride et vrai morceau de rock’n’roll. Greg Zlap rafraîchit cette chanson, pourtant à l’origine bien plombante et mastoc’, en jouant avec son harmonica sur l’intro, ainsi que sur le pont entre le refrain et les couplets. En complément, derrière lui, les guitaristes Robin Lemesurier et Yarol reproduisent l’immuable riff normal auquel il est de toute façon impossible d’échapper. En tout cas, cette version est excellente.

Dès ce premier titre, la voix de Johnny Hallyday vole haut dans les airs et la sonorisation. Cela sera le cas chacun de ces trois soirs. Le King du rock’n’roll est dans la place, accompagné par ce qui est son meilleur groupe de scène, avec ceux du “Tour 66” (2009) et du “Flashback Tour” (2006/2007). (1)

La nouvelle version de “Je suis né dans la rue” est sans conteste la meilleure proposée à ce jour en live par Johnny Hallyday, tous spectacles confondus. C’est le contraire de la version frigorifiée et sans âme du Bercy 1990, pas du tout mélodique ni agréable à écouter (2). Dans la nouvelle version 2012, le tempo, ralenti, est proche de la création studio originale de 1969.

La diction quasi-slammée/rappée (mais sans que cela tombe dans le jeunisme du vingt-et-unième siècle) de Johnny martelle les mots-chocs du texte-chef-d’oeuvre (3) de Long Chris.

Entre les couplets, Greg Zlap balance un solo d’enfer. Puis viennent la six-cordes aiguë, cristalline, rythmique, de Robin et celle de Yarol, alors toute en distortion mais pas du tout heavy metal ou hard rock (et tant mieux).

Lors du “Tour 2006”, le directeur musical Philippe Uminski proposait un intéressant lifting, quoiqu’un brin surchargé (entre autres dans l’intro), de “Excuse-moi partenaire”. Celle conçue par Yarol, réalisateur des arrangements musicaux du show 2012, est plus souple, plus légère, proche de la version française originelle de 1964. L’harmonica de mister Zlap est bien mis en valeur, on se croirait presque dans une ambiance de club.

“Ma gueule” roule OK. C’est bien fait, bien joué, bien chanté. Mais on ne vibre pas spécialement à l’écoute de ce titre trop entendu en concert, quels que soient les musiciens qui la jouent.

Johnny interprète “Marie” avec conviction, en y mettant toute l’émotion nécessaire. Yarol use sur ce titre d’une mandoline (comme Réjean Lachance sur le “Flashback Tour”), ce qui donne une ambiance mystique du Moyen Âge, façon “chevalier baladin électrique”. Tout le Stade vibre à l’unisson à l’écoute de ce tube populaire.

“Deux étrangers” : monumental ! L’adaptation artistique par Yvan Cassar lors du “Tour 2000” était une franche réussite. Celle créée par Yarol et le groupe 2012 l’est tout autant. A la différence qu’elle est beaucoup plus proche (hormis pour l’intro par Robin qui fait penser à celle
du “Tour 2000”, donc) de la version studio qui figure sur l’album “En pièces détachées” (4). Dans la façon dont les cuivres pulsent entre chaque vers, par exemple.

L’un des moments ultra forts du show, c’est celui où, toujours sur “Deux étrangers”, Johnny se met à genoux puis se roule par terre, jouant avec son pied de micro. Il pousse sa félinité au maximum, synchronisant sa gestuelle avec les paroles (« Oohh moi je voudrais te faire mourir encore ! »). Grand régal. On vit en direct live l'un de ces nombreux moments anthologiques appelés à être rediffusés en boucle lors d’éventuels futurs documentaires télévisuels qui seront consacrés à Hallyday.

La partie symphonique (“Diego”, “Quelque chose de Tennessee”) vaut avant tout pour l’interprétation vocale magnifique et puissante du rare “Poème sur la 7e”. La façon dont Johnny déclame ce texte est beaucoup plus affinée, nuancée et maîtrisée que sur l’éprouvante version hurlée sans nuances du DVD “Bercy 1992”. Sont présents sur scène une quarantaine de musiciens de l’Orchestre de Paris, dirigés par Anne Gravoin.

En bonus de cette séquence symphonique le dimanche 17 juin, il y aura “Vivre pour le meilleur”, en duo avec la Canadienne Marie-Mai. Pour les trois premiers vers (dans le premier couplet) qu’elle interprète, on ne l’entend pas du tout dans les enceintes situés en pelouse au milieu du stade. Vingt secondes plus tard, une fois ce problème technique résolu, on l’entend faire de la démonstration technique vocale. Comme Lara Fabian sur “Requiem pour un fou” au Stade de France 1998.

Dans le deuxième couplet, Marie-Mai oublie de chanter la phrase « des femmes qui pleurent leurs enfants et restent dignes ». Ce qui crée un bizarre moment de flottement de dix secondes en plein milieu de la chanson. Durant ces cinq minutes, l’attention des spectateurs semble retomber, tant la chanson, sans aucune percussion, uniquement des violons et violoncelles, est dépourvue de rythme. Un duo sans alchimie.


Retour aux orchestrations électriques et cuivrées avec “Requiem pour un fou”, dans une relecture aussi intense que celle du “Tour 66”. La version studio originale, avec la voix trop en avant et à la Michel Sardou 70s, ainsi que des arrangements rachitiques et mal fagotés, est insupportable. Celles présentées en live en 2009 et 2012 ont un côté rhythm’n’blues désespéré et poignant.

“Rock’n’roll attitude” en duo avec Pascal Obispo chacun des trois soirs : un tandem sympa mais la présence de Pascal sur scène dans le cadre du “Tour 2012” de Johnny n’est pas fondamentale. Le samedi 16, Obispo livre une meilleure interprétation de cette chanson de Michel Berger que Johnny qui, uniquement pendant ce titre, a la voix éraillée, comme à bout de souffle.


Le duo 100 % anglophone avec Amy Keys, “I (Who Have Nothing)”, est avant tout une démonstration de force vocale. On a l’impression d’assister à une prestation de rock r’n’b music professionnelle et américaine à Las Vegas. Quelque chose où comptent d'abord la performance et l’endurance. Comme si on voyait en live Céline Dion, Tom Jones ou Mariah Carey.

Après l'intermède rhythm'n'blues “Knock On Wood”, “Gabrielle” ouvre la deuxième partie du show, avec une intro à la guitare électroacoustique similaire à la version originale de 1976 et à celle du “Tour 66”. Comme sur la précédente tournée, Greg Zlap joue un solo central (d’au moins trois minutes) durant lequel il improvise et qui, en guise d’indication aux autres musiciens, se termine toujours de façon volontaire par la même note prolongée.

Puis Johnny reprend : « Ouais Gabrielle, tu brûles mon esprit, ton amour étrangle ma vie / Et tu chantes (etc.) » avec en plus le gros son électrique des guitares et la chouettos batterie appuyée de l’infatigable et enthousiaste Geoff Dugmore.

Même si on apprécie les déhanchements que le rocker à la silhouette 1964 (pile poil identique à celle de la pochette des “Rocks les plus terribles ”) fait à ce moment-là, l’intro à la batterie de “J’la croise tous les matins” semble durer une éternité (en fait, trois à quatre minutes). Elle est répétée à trois reprises afin de mettre dans l’atmosphère crépusculaire et “Damnés de la terre” du texte.

“J’la croise tous les matins” est une sorte de blues mais du blues façon “La guitare fait mal”. C’est-à-dire avec un gros son touffu et un peu indigeste. Du “blues pour musiciens”, quelque part, pour les habitués du Chesterfield Café ou du Hard Rock Café. Des ambiances à la Georges “RTL” Lang, d’une certaine façon.

On y entend de l’émotion à travers le texte, la voix. Mais tout semble comme ampoulé : le tempo lent, les solos de guitare, la construction complexe du morceau. Il y a dans le répertoire de Johnny des blues beaucoup plus directs, percutants, simples (mais quasiment inconnus, donc impossibles à proposer dans un stade) : “Toi qui t’en vas”, “Le blues maudit”, “Le blues, ma guitare et moi”, entre autres.

La séquence acoustique est un pur bonheur visuel et auditif : vingt-cinq minutes de plaisir rock’n’roll absolu. Johnny se (re)chauffe la voix tranquillos avec “L’idole des jeunes”. Il en livre une version toute aussi émouvante que celle, burinée et où l’on sent du vécu, du disque “Nashville 1984/Les Enfants du rock”. Car cette chanson telle qu’elle est connue dans l’inconscient collectif français, c’est-à-dire la version studio de 1962, est loin d’être inoubliable : voix légère, arrangements moyens. Or là, cette version 2012 est (logiquement) plus mûre, enlevée et émouvante.

“I’m Gonna Sit Right Down And Cry Over You” est chanté avec un accent impeccable. L’accompagnement musical est rock’n’roll en diable. Johnny et ses musiciens, décontractés, se lâchent, y vont à fond. Greg Zlap s’en donne à coeur joie avec son harmonica. Le côté yarolien (improvisations, spontanéité, guitares patator subtiles et musicales, etc.) de l’ensemble du groupe fonctionne à plein régime durant cette séquence acoustique.

“Elle est terrible” sonne de façon aussi sauvage, à travers le son de batterie rêche et sec de Geoff Dugmore, que sur l’orignal américain “Somethin’ Else” d’Eddie Cochran. Avec en plus, gros avantage par rapport à la version du Eddie, les paroles mythiques dans la langue de Manou Roblin, Jacques Duvall ou Jean-William Thoury, que tous les Français ont en tête, inconsciemment ou non : « C’est la plus belle de tout l’quartier / Et mon plus grand désir, c’est d’lui parler / (...) Cette fille-là mon vieux, elle est terrib’ (...) » Géante version live !

Le spécial Cochran mini Tribute se poursuit avec “Cours plus vite Charlie”, seul excellent titre du très mauvais album baba cool “Rêve et amour” (1968). Une adaptation live toute aussi nerveuse et réussie que “Elle est terrible”. Quel pied !

Lors de cette série unplugged, Johnny présente au public Robin Lemesurier (« Vous vous rendez compte ? Ca fait vingt ans qu’on joue ensemble. Vingt ans d’amitié aussi »), Geoff Dugmore (« mon Ecossais préféré ! »), Fred Jimenez (basse) et Yarol Poupaud : « Quand j’ai fait le Stade de France en 1998, en première partie il y avait un groupe qui s’appelait FFF. Il en faisait partie. Aujourd’hui, il fait partie de Black Minou. Et il joue aussi avec moi : Yarol Poupaud ! » (présentation du dimanche 17 - Black Minou ayant fait un concert surprise lors de la fête privée pour l’anniversaire de Johnny dans la nuit du 15 au 16). Greg Zlap, pour sa part, a été mis à l’honneur par le roi du rock’n’roll pendant “Gabrielle”.

Pour clôturer ce set acoustique, Johnny chante “Tes tendres années” en s’accompagnant tout seul à la guitare. Un moment symbolique mais beaucoup moins flashant que les deux morceaux joués juste avant.

De son intro à la fin du premier refrain, “Que je t’aime” a été revu et corrigé de façon simple : les notes de piano d’Alain Lanty et d’orgue de Frédéric Scamps en guise d’accompagnement, plus la voix de Johnny. Rien d’autre. Quel soulagement d’éviter l’habituel déluge d’instruments (batterie en cascade, grosses guitares, etc.) dès les premières secondes de ce titre. Ensuite dès le deuxième couplet, cela redevient la version “normale” avec les roulements de batterie, etc.

Le gospel soul’n’roll “Oh ! Ma jolie Sarah” est joué dans une très énergique version, pleine de guitares 1 2 3 4 carrées et d’harmonica échevelé. Chaque soir, Johnny peinera un peu à chanter ad lib les mots tels que « Car tout change / Et tout passe / Et tout lasse / Le désir, le plaisir se diluent dans l’espace / Mais eh eh eh / Je n’y suis pour rien / C’est affreux, déplaisant, affligeant, désolant (...) ». C’est le seul moment de faiblesse vocale, soit une minute trente par soir (c’est-à-dire rien du tout), qu’aura l’Idole du rock et roll d’ici sur deux heures trente de show quotidien.

“Cet homme que voilà” a beau être un titre rare car chanté uniquement au Stade de France 1998 et lors de l’Olympia 2000, cette ballade FM est dans la lignée du lourdingue “Derrière l’amour”. Le texte raconte des choses fortes d’écorché vif ayant souffert mais la musique, classiquement variété, le banalise.

A la bonne franquette, chaque soir, Louis Bertignac jamme aux côtés de Yarol et Robin durant le puissant “Fils de personne”. Johnny, très en voix, bastonne les paroles rebelles qui lui vont comme un gant. Du rock’n’roll totalement seventies. Le Louis chante l’ultime couplet et n’est pas à la hauteur vocalement de Johnny, mais c’est secondaire. Car à l’inverse du duo sans passion avec Marie-Mai sur “Vivre pour le meilleur”, on sent une connivence spontanée entre lui, Johnny et le groupe. Un esprit de fratrie, de types heureux d’être ensemble sur scène, pour leur plaisir et celui du public, également ravi.

“L’envie” renoue avec l’intensité de la première création en live, à ce jour inégalée (la meilleure, la plus forte), de ce titre lors du spectacle “Johnny se donne à Bercy” (1987). Les guitares de Robin et Yarol se durcissent sur le deuxième couplet par rapport au premier. Les cuivres montent crescendo avant le déluge sonore et visuelle de la dernière partie de la chanson. Cette version est sublimée par tous les mots forts du texte (“Obscurité”, “lumière”, “faim”, “soif”, “festin”, “le prix de la vie”, “haine”, “amour”, etc.) placardés tour à tour, en parfaite synchro avec le chant de Johnny, en fond 3D de scène.

Hallucinant moment scénique, “Dégage” pétarade à tout-va. Cuivres, guitares, batterie, harmonica, choristes, piano y vont à fond les ballons. Avec planant au-dessus du public, des musiciens, du public, les paroles génialement déglinguos de Long Chris, scandées par le magicien électrique Hallyday. Décharges d’adrénaline, on en prend plein les yeux et les oreilles, c’est grandiose, géant.

Le samedi 16, Johnny chante “La musique que j’aime” en duo avec Eddy Mitchell. Ce dernier semble prendre quelque peu à la légère sa prestation. Afin de masquer le fait qu’il ait peu répété ce titre, il cabotine sans cesse : grognements de mots, simagrées, petits cris. Les versions en chant solo par Johnny le vendredi 15 et le dimanche 17 sont nettement plus satisfaisantes. Musicalement, le groupe livre chaque soir une relecture d’un égal niveau impeccable de rock’n’roll blues.

Accompagné au piano (sur ce titre uniquement) par Yvan Cassar, Johnny livre aux dizaines de milliers de spectateurs les ultimes frissons de ce spectacle avec “Quand on n’a que l’amour”. Une reprise de Jacques Brel, classe et digne, qui clôture en douceur et sobriété deux heures quinze d'un show historique. « Vous êtes formidables. Merci pour votre accueil. Je ne vous oublierai jamais. Je vous aime, bonne fin de soirée, merci. »

François Guibert

(30 juin 2012)


(1) : Sans oublier les démentiels Joey & The Showmen sur l’album studio “Johnny, reviens ! Les rocks les plus terribles” (1964). Le CD de Johnny Hallyday à avoir, s’il ne faut en garder qu’un seul. Le meilleur disque de six décennies de rock’n’roll (en) français avec “39° de fièvre” (1981) de Marie France.

(2) : comme d’ailleurs l’intégralité des shows hard variété FM ultra lourdingues et affreux de Bercy 1990 et 1992.

(3) : avec la chanson “La génération perdue”.

(4) : paru en 1981, réalisé par Eddie Vartan, “En pièces détachées” est un bon petit album sympathique de rock blues pied nickelé, à la voix ô combien vitaminée. Un disque de série B doté de plein de défauts un peu partout mais très sympa à réécouter régulièrement. Beaucoup plus par exemple que les pompiers “Ca ne change pas un homme” (1991), “Ce que je sais” (1998) ou “A la vie, à la mort !” (2003).


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© Photos ci-dessus : Gilles G.
(17 juin 2012)
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